Non-sujet
Pour ceux qui en doutaient encore, l’Afrique est un non-sujet dans la campagne présidentielle américaine. Malgré le potentiel économique du continent et les risques qu’il charrie pour la sécurité internationale, aucun des deux prétendants à la Maison Blanche ne lui a consacré le moindre paragraphe dans son programme. Rien d’étonnant pour Donald Trump dont on connaît le mépris avec lequel il traite le continent, en ignorant les intérêts qu’y détiennent les majors pétroliers américains. Ce n’est pas non plus une surprise de voir la candidate démocrate, Kamala Harris, de n’avoir abordé un seul instant l’Afrique dans sa campagne. Paradoxalement, comme partout dans le monde, les opinions africaines sont suspendues à l’issue de cette élection, car selon le nom du gagnant qui sortira des urnes, les conséquences ne seront pas les mêmes pour le continent.
Sur le plan économique, les Africains ont tout à perdre du retour de Donald Trump à la Maison Blanche. L’ex-président a promis de relever les droits de douane de 10% sur toutes les importations, quelle que soit leur origine. Ce qui pourrait affecter les pays africains qui exportent sur le marché américain.
Les matières premières telles que le pétrole et les minerais seraient les plus touchées. Les véhicules en provenance d’Afrique du Sud ainsi que le textile du Lesotho, de Tunisie et de Madagascar seraient également impactés par cette fièvre protectionniste. Mais il s’agit là de l’impact direct. Or, il y aura aussi des effets indirects de mesures prônées par Trump. Si ce dernier est élu, il a promis de taxer les exportations chinoises vers les États-Unis à hauteur de 60 %. Indirectement, ce serait un problème pour les économies africaines qui écoulent leurs matières premières en Chine. Moins de croissance pour l’empire du Milieu signifie moins de débouchés pour les minerais africains. Et, de cela, aucun prétendant à la Maison Blanche n’en a cure.