Le Qatar déploie sa diplomatie économique en Afrique

Un des principaux cadres de la monarchie qatarienne, Cheikh Al Mansour Bin Jabor Bin Jassim Al Thani, entame ce mercredi à Kinshasa une vaste tournée africaine qui s’étendra jusqu’au 29 août. Cousin de l’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al Thani, et à la tête d’un important conglomérat actif dans onze secteurs d’activité, le Cheikh est accompagné d’une délégation d’une vingtaine de personnes. Cette tournée vise à renforcer la présence économique et diplomatique de Doha sur le continent, avec des promesses d’investissements colossaux.
Bâtiment, plastiques, acier, hôtellerie, boulangerie… le groupe Al-Mansour compte une centaine de holdings et constitue un pilier de l’influence économique qatarienne. Pour cette tournée, dix pays d’Afrique centrale et australe sont au programme : RDC, Centrafrique, Tanzanie, Burundi, Zambie, Botswana, Mozambique, Zimbabwe, Angola et Gabon. À chaque étape, le Cheikh entend promouvoir une stratégie de « partenariats gagnant-gagnant » financée à coups de milliards de dollars.
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La première escale, en République démocratique du Congo, se veut spectaculaire. Selon la communication officielle qatarienne, plus de 20 milliards de dollars devraient être investis dans une quinzaine de secteurs, allant de l’élevage à la santé, en passant par l’exploitation minière, le développement urbain et les hydrocarbures, rapporte RFI.
Des investissements massifs et stratégiques
Pour les autres pays, les montants annoncés oscillent entre 5 et 10 milliards de dollars chacun, avec un intérêt particulier pour les infrastructures aéroportuaires, en partenariat avec Qatar Airways, déjà solidement implantée au Rwanda. Bien que Kigali ne figure pas dans l’itinéraire, les relations entre le Rwanda et l’émirat sont déjà très avancées, Doha ayant récemment accueilli les pourparlers entre le groupe armé AFC/M23 et les autorités congolaises.
Au total, la holding Al-Mansour dispose d’une enveloppe de 300 milliards de dollars provenant du fonds d’investissement qatarien dédié à l’Afrique et à l’Asie. Cette tournée, qui allie ambition économique et diplomatie d’influence, illustre la stratégie du Qatar : s’imposer comme un partenaire incontournable du développement africain, tout en consolidant ses alliances politiques sur le continent.