Le Nigeria maintient le taux de son TVA malgré les impacts

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Le Nigeria maintient le taux de son TVA malgré les impactsLe président nigérian et président de la CEDEAO, Bola Tinubu © DR

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Dans son dernier rapport de consultation au titre de l’article IV, le Fonds monétaire international (FMI) a salué les récentes réformes fiscales engagées par le Nigéria, qu’il considère comme un pas important vers la modernisation du système fiscal national. Adoptées par l’Assemblée nationale et validées par le président Bola Tinubu, ces mesures visent principalement à améliorer la collecte de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et de l’impôt sur les sociétés, à réduire les exonérations fiscales et à renforcer l’usage des outils numériques pour une meilleure traçabilité des paiements.

          Lire aussi : Le Nigeria prévoit de baisser l’impôt et supprimer la TVA

Toutefois, le FMI a mis en garde contre l’impact budgétaire du maintien du taux actuel de la TVA à 7,5%. Dans un contexte marqué par la pauvreté généralisée et l’insécurité alimentaire, le gouvernement a choisi de ne pas relever ce taux, une décision que le FMI juge « compréhensible mais coûteuse ». L’institution estime une perte de recettes de l’ordre de 0,5% du PIB. Ce manque à gagner devrait affecter en priorité les États et collectivités locales, dont les ressources dépendent fortement des revenus de la TVA. Faute d’alternatives, ces entités pourraient être contraintes à réduire leurs dépenses ou à renforcer la mobilisation de recettes internes.

Un équilibre fragile entre justice sociale et impératif budgétaire

Pour l’heure, seuls 5,5 millions de ménages ont bénéficié du programme fédéral de transferts monétaires sur les 15 millions prévus. Le FMI avertit qu’une hausse de la TVA dans les conditions actuelles pourrait aggraver la précarité des foyers les plus vulnérables. Cependant, il encourage la poursuite des réformes, notamment à travers les efforts du Comité présidentiel sur la politique budgétaire et fiscale, qualifiés de « cruciaux » pour améliorer un ratio recettes/PIB encore faible, l’un des plus bas au monde.

En 2024, les recettes totales et subventions ont atteint 14,4% du PIB, contre 9,8% en 2023. Cette amélioration est attribuée à la dépréciation du naira et à une meilleure performance de l’administration fiscale. Le FMI appelle néanmoins à poursuivre les efforts pour asseoir une croissance plus inclusive et durable.

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