Le Kenya lance un projet routier ambitieux avec des entreprises chinoises
Le Kenya a officiellement lancé vendredi un projet d’infrastructures routières évalué à 1,5 milliard de dollars, confié à des entreprises chinoises. Cette initiative intervient alors que le pays fait face à une dette importante, notamment envers Pékin.
La Chine figure parmi les cinq principaux prêteurs du Kenya. En août 2025, la dette de Nairobi envers Pékin atteignait 4,7 milliards de dollars (4,1 milliards d’euros), selon les données officielles. Une grande partie de cette dette provient du chemin de fer reliant Mombasa, Nairobi et Naivasha, financé par la Chine à hauteur de 5 milliards de dollars et inauguré en 2017, représentant le projet le plus coûteux depuis l’indépendance du pays.
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Modernisation de plus de 200 km de routes
Le nouveau projet prévoit l’élargissement de plusieurs tronçons routiers entre Nairobi et l’ouest du Kenya, sur plus de 200 km. La modernisation de ces axes très fréquentés, aujourd’hui majoritairement composés de routes à deux fois une voie, devrait réduire la congestion et améliorer la fluidité du trafic.
Le projet sera financé via un partenariat public-privé : les entreprises chargées de la construction bénéficieront ensuite d’une concession d’environ trente ans sur les tronçons rénovés. Le président William Ruto a justifié ce choix : « Si nous avions attendu le budget national, nous aurions attendu toute une vie. Si nous avions emprunté, nous aurions alourdi notre dette. Si nous avions taxé davantage, nous aurions mis les familles sous pression. Et si nous n’avions rien fait, nous aurions cédé à la stagnation ».
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Une dette nationale élevée
Le Kenya, l’une des principales économies d’Afrique de l’Est, a accumulé plus de 92,4 milliards de dollars de dette (près de 80 milliards d’euros), soit 67,4% de son produit intérieur brut. La Chine a été accusée d’« emprisonner » les gouvernements en difficulté dans une dette dont ils ne peuvent sortir, une allégation que Pékin dément.
En octobre, Nairobi et Pékin ont convenu de restructurer 3,5 milliards de dollars de dette en renminbi, permettant au Kenya d’économiser 215 millions de dollars par an en remboursements. Initialement, un consortium dirigé par le français Vinci avait obtenu le contrat, signé en 2020 lors d’une visite de l’ex-président Uhuru Kenyatta à Paris en présence d’Emmanuel Macron. Cependant, le gouvernement kényan avait finalement annulé cet accord.