Le Burkina Faso et le Mali font leurs premiers pas vers l’énergie nucléaire

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Le Burkina Faso et le Mali font leurs premiers pas vers l’énergie nucléaireImage d’illustration. © DR
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Le gouvernement de transition du Burkina Faso a franchi une étape significative. Il a signé un mémorandum d’entente avec Rosatom lors de la Semaine russe de l’énergie à Moscou. Cette initiative est intervenue avant la contractualisation d’un accord de coopération similaire entre Rosatom et le Mali. Pour ces pays, il s’agit d’un premier pas vers l’énergie nucléaire civile, mais le chemin à parcourir est long et complexe.

Ludovic Dupin, directeur de l’information de la société française d’énergie nucléaire, souligne l’ampleur des défis à relever. «La route vers la production d’électricité d’origine nucléaire est très longue. Il faut former du personnel qualifié, mettre en place une autorité de sûreté nucléaire», explique-t-il. Cette autorité doit par la suite être «validée par l’Autorité internationale chargée de veiller à la conformité du programme. Cela prend du temps».

Des projets nucléaires ambitieux malgré les obstacles

Le Mali a annoncé son intention de construire quatre centrales de 55 mégawatts. De son côté, le Burkina Faso se tournerait vers la technologie des SMR (petits réacteurs modulaires) pouvant atteindre jusqu’à 300 mégawatts. Lassina Zerbo, ancien premier ministre burkinabé et président du conseil d’administration du Rwanda Atomic Energy Board, reste optimiste quant à la viabilité de ces projets : «Avec les nouvelles technologies telles que les SMR et les nanoréacteurs, le nucléaire est devenu réaliste pour les pays africains».

Les défis financiers et sécuritaires à surmonter

Par ailleurs, Les détails sur l’accord entre Rosatom et le Burkina Faso, y compris le financement et le calendrier, restent à définir. Pour plus de détails sur ce sujet, RFI a sollicité Emmanuelle Galichet, enseignante-chercheure en physique nucléaire au Conservatoire national des arts et métiers à Paris. Celle-ci souligne le rôle clé de Rosatom dans le financement initial des projets. «Rosatom propose très souvent de tout financer au début, de prendre en charge toute la partie capitalistique de cette industrie».

Cependant, la question de la sécurité des installations nucléaires dans ces pays exposés aux attaques terroristes demeure préoccupante. Ludovic Dupin insiste ainsi sur l’importance des études de faisabilité. Des études qui concerneront le plan technique, mais aussi l’aspect sécuritaire. Et cette démarche demande beaucoup de préparation. »

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