L’Afrique du Sud face à la menace de sanctions commerciales américaines

Sous la menace imminente de droits de douane américains de 30%, l’Afrique du Sud redouble d’efforts pour préserver son économie déjà fragilisée. Alors que les États-Unis, deuxième partenaire commercial du pays, s’apprêtent à imposer ces taxes dès jeudi, Pretoria tente de négocier un accord de dernière minute, tout en explorant activement de nouveaux débouchés en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient.
Selon le président Cyril Ramaphosa, ces sanctions tarifaires pourraient avoir des répercussions dramatiques sur l’emploi et la croissance. Le gouvernement estime que 100.000 emplois sont en jeu dans des secteurs clés comme l’agriculture, l’automobile et le textile. Le ministre des Affaires étrangères, Ronald Lamola, a souligné que ces taxes pourraient amputer la croissance nationale de 0,2%, alors que le PIB n’a progressé que de 0,1% au premier trimestre.
Diversification stratégique et bras de fer diplomatique
Ces mesures, jugées excessives par Pretoria, interviennent dans un climat de tensions diplomatiques croissantes entre les deux pays. « Notre priorité absolue est de protéger nos industries d’exportation », a affirmé Cyril Ramaphosa, tout en insistant sur la nécessité d’accélérer la diversification des marchés à l’export. Le gouvernement a d’ailleurs mis en place un bureau d’assistance pour orienter les entreprises vers d’autres marchés, notamment dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
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En guise de compromis, l’Afrique du Sud a proposé d’augmenter ses importations de gaz naturel liquéfié et de produits agricoles américains, ainsi que de favoriser les investissements dans ses secteurs miniers et de recyclage des métaux.
Alors que les exportations sud-africaines ne représentent que 0,25% des importations totales des États-Unis, Pretoria déplore une approche punitive qui touche injustement des secteurs qui, selon elle, soutiennent l’économie américaine. Plus largement, ces tensions douanières remettent en question les équilibres commerciaux en Afrique subsaharienne, comme en témoigne également la mise en place de droits de douane de 15% sur les exportations d’autres pays, dont le Lesotho.