La production cotonnière a chuté de près de 12% en une année dans la zone CFA

La production cotonnière de la zone CFA a subi un nouveau revers en 2024/2025. Selon les données publiées par le Programme régional de production intégré du coton en Afrique (PR-PICA), la récolte de coton graine a chuté à 2,3 millions de tonnes, soit une baisse de 11,5% par rapport aux 2,6 millions de tonnes enregistrées l’année précédente.
Cette contre-performance s’explique par des conditions climatiques instables, des inondations localisées et des défis phytosanitaires persistants. Le président du PR-PICA, Tété Awokou, a souligné l’impact des irrégularités pluviométriques et la présence notable des jassides (Ndlr : insectes hémiptères, de la famille des Cicadellidae, connus pour être des ravageurs de cultures), des parasites qui ont affecté les cultures tout au long du cycle du cotonnier. En novembre 2024 déjà, l’organisation alertait sur les inondations ayant entraîné des pertes de parcelles dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et centrale.
Le Sénégal et le Bénin en tête, la Côte d’Ivoire progresse
Dans ce contexte difficile, seuls le Sénégal et le Bénin ont enregistré des hausses de production. Le Sénégal a progressé de 19,4%, atteignant 15.514 tonnes, tandis que le Bénin a enregistré une croissance de 6,4%, portant sa production à 637.697 tonnes. Malgré son faible volume, le Sénégal se distingue par une productivité record de 1,26 tonne par hectare, soit 50% de plus que l’année précédente. Ce résultat est attribué à l’utilisation de semences améliorées issues d’un partenariat avec le Brésil.
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Le Mali, malgré une baisse de 4,8%, conserve sa position de premier producteur avec 656.751 tonnes. Il est suivi du Bénin et de la Côte d’Ivoire, qui intègre le top 3 avec 311.647 tonnes.
La campagne actuelle débute sous tension. Des baisses de superficies emblavées ont été signalées dans plusieurs pays, notamment au Bénin, au Cameroun et en Côte d’Ivoire. Seuls le Sénégal, le Burkina Faso et le Togo enregistrent des hausses. Le maintien des prix d’achat pourrait toutefois encourager les producteurs à intensifier leurs efforts.