La Banque mondiale suspend les décaissements du Gabon

Le ministère du Budget et des Comptes publics gabonais a réagi après l’annonce par la Banque mondiale (BM) de la suspension de ses décaissements en raison d’arriérés de paiement. Après avoir reconnu un défaut de remboursement de 17 milliards FCFA (26,6 millions de dollars), dont l’échéance était fixée au 10 janvier 2025. Le ministère a assuré que «toutes les dispositions nécessaires sont mises en œuvre pour épurer ces arriérés dans les meilleurs délais».
La volonté des autorités de régulariser rapidement la situation met en avant les difficultés budgétaires du Gabon, fragilisé par un contexte économique tendu. Le ministère des Comptes publics a expliqué que cette dette s’est accumulée à cause de plusieurs facteurs notamment une mobilisation insuffisante des ressources prévues dans la loi de Finances, l’adoption de mesures sociales coûteuses, et des investissements dans des projets jugés prioritaires.
Lire aussi : Gabon : le FMI projette le niveau de la dette à 73% du PIB à fin 2024
Ce n’est pas la première fois que la Banque mondiale suspend ses financements au Gabon sous le gouvernement de transition. En juin 2024, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), un guichet de la Banque mondiale, avait déjà suspendu le pays en raison de retards de paiement de 10,4 milliards FCFA. Libreville avait alors évoqué des raisons techniques et annoncé avoir réglé sa dette peu après.
Cette nouvelle suspension risque de nuire à l’image du Gabon, déjà marqué par une économie fragile et une transition politique difficile. Le ministère des Comptes publics assure toutefois que le gouvernement reste déterminé à honorer ses engagements. À fin novembre 2024, l’État affirme avoir remboursé 1.210 milliards FCFA de dette.
Malgré ces efforts, les retards de paiement posent des questions sur la situation financière actuelle. Selon le Fonds monétaire international (FMI), le taux d’endettement du Gabon était de 70,5% du PIB en 2023, dépassant le plafond de 70% fixé par la CEMAC. En 2025, cette dette pourrait atteindre 78,9% du PIB, selon les prévisions.