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Hommes forts ? Non, merci !

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«L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais de fortes institutions», lançait Barack Obama lors d’une visite officielle en 2009 au Ghana qui venait de connaître une alternance démocratique saluée partout sur le continent et bien au-delà. L’appel de l’ancien président des États-Unis résonne en écho aujourd’hui, et encore plus dans les pays où des dirigeants s’imposent à leur tête, avec trois, quatre voire cinq mandats, en bafouant les mécanismes constitutionnels.

Après des années au pouvoir, dans beaucoup de pays, les présidents se voient en hommes providentiels. Ils veulent continuer à diriger par procuration, en désignant leurs successeurs. Le dernier en date est le Sénégalais Macky Sall, rattrapé par le syndrome «j’y suis, j’y reste» et embourbé dans une crise inextricable.

En Côte d’Ivoire, où ses deux dauphins choisis sont morts, Alassane Ouattara a modifié la constitution pour exercer un troisième mandat que lui interdisait pourtant la loi fondamentale. Les militaires au pouvoir à Ouagadougou, Bamako ou Niamey, balaient toute critique des organisations sous-régionales, restées silencieuses face à ces micmacs constitutionnels. En Guinée et au Gabon, les chefs d’État ont été stoppés par leur propre garde rapprochée dans leur tentative de neutraliser la règle limitant les mandats présidentiels (successifs) à deux. Et la liste est longue…

L’incapacité des présidents africains à quitter le pouvoir au terme de leur mandat est une maladie chronique sur le continent. Elle entretient non seulement les germes de l’instabilité, mais elle fait surtout peser une incertitude sur la succession du raïs en alimentant la guerre des clans proches du pouvoir.