Guinée : tenue d’un référendum et des élections présidentielle et législatives en 2025

Le premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, a annoncé la tenue d’un référendum constitutionnel ainsi que des élections présidentielle et législatives en 2025. Selon lui, cette année marquera le retour à l’ordre constitutionnel, après que la junte au pouvoir depuis 2021 a manqué à son engagement initial de restituer le pouvoir aux civils en 2024.
Le chef du gouvernement guinéen s’exprimait lors d’une conférence de presse. Il a précisé que le calendrier de ces scrutins était en cours d’étude. «La principale difficulté que nous devons surmonter, c’est la Constitution et le fichier électoral», a-t-il souligné, rappelant que la Guinée n’a jamais réussi à établir un fichier électoral faisant consensus.
Il a demandé au ministère de l’Administration territoriale de convoquer le comité de pilotage afin que toutes les parties prenantes soient informées et puissent se concerter sur les périodes propices à l’organisation du référendum et des élections.
Des disparitions inquiétantes dans un climat politique tendu
Outre les annonces électorales, la situation des voix critiques envers la junte demeure préoccupante. Deux figures de l’opposition, Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, sont portées disparues depuis juillet 2024. De même, le journaliste Habib Marouane Camara, dirigeant du site Lerevelateur224, est introuvable depuis le 3 décembre. Un autre opposant, Abdoul Sacko, enlevé le 19 février, a été retrouvé quelques heures plus tard «dans un état critique, torturé et abandonné», selon ses avocats.
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Interrogé sur ces disparitions, Amadou Oury Bah a assuré que les enquêtes étaient en cours et a appelé à éviter les jugements hâtifs, rejetant toute accusation contre les autorités.
Mamadi Doumbouya candidat en 2025 ?
Le général Mamadi Doumbouya, avait promis dans ses vœux du Nouvel An que 2025 serait une «année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel», mais les autorités n’avaient jusqu’alors donné aucune indication de calendrier.
Ce dernier a plusieurs fois assuré qu’il ne se présenterait pas, certains de ses proches poussent pour qu’il soit candidat. Or, la charte de transition interdit à tout membre de la junte de briguer un mandat électif. L’adoption d’une nouvelle Constitution pourrait néanmoins modifier cette règle et ouvrir la voie à une éventuelle candidature du chef de la junte.