Guinée-Bissau : un nouveau gouvernement après le renversement d’Embaló

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Guinée-Bissau : un nouveau gouvernement après le renversement d’EmbalóLe général Horta N'Tam (au centre de l'image) et ses autres chefs militaires après avoir prêté serment, le 27 novembre 2025. © PATRICK MEINHARDT / AFP
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La Guinée-Bissau connaît une nouvelle phase politique après que la junte militaire a renversé le président Umaro Sissoco Embaló. Quatre jours après le putsch, les militaires ont annoncé la formation d’un gouvernement composé de 28 membres, dont la majorité sont des civils. Le général Horta N’Tam a été nommé président d’une transition prévue pour un an, assisté d’un Premier ministre.

Le cabinet comprend cinq officiers, dont le général de brigade Mamasaliu Embalo à l’Intérieur et le général Stive Lassana Manssaly à la Défense nationale. Quatre femmes intègrent également l’exécutif. Le président N’Tam a appelé le gouvernement à intensifier la lutte contre la corruption et le trafic de drogue, dans ce pays très pauvre, souvent utilisé comme plaque tournante du narcotrafic entre l’Amérique latine et l’Europe.

Embaló, brièvement arrêté mercredi, s’est ensuite rendu au Sénégal avant de rejoindre Brazzaville pour y rester, selon une source proche de la présidence congolaise. Le président destitué, âgé de 53 ans, est connu pour ses liens étroits avec le président congolais Denis Sassou Nguesso.

Lire aussi : Coup d’État en Guinée-Bissau : le président Embaló arrêté

Tensions et contestations dans la capitale

Dans la capitale, le PAIGC, principal parti d’opposition historique, a dénoncé l’« envahissement » de son siège et des dégradations par des miliciens armés. Domingos Simoes Pereira, chef du PAIGC et principal opposant à Embaló, a été arrêté mercredi, tandis que Fernando Dias, autre candidat à la présidentielle, affirme avoir remporté le scrutin et accuse Embaló d’orchestrer son propre renversement pour bloquer l’élection.

Des échauffourées ont été signalées dans un quartier périphérique de Bissau, près du siège de campagne de Dias. Sur le plan international, l’ONU et l’Union africaine ont condamné le putsch, et la CEDEAO a suspendu le pays de ses organes décisionnels. Goodluck Jonathan, ancien président du Nigeria, a même qualifié le coup d’État de « factice », affirmant qu’il s’agissait d’une mise en scène organisée par Embaló lui-même.

Depuis son indépendance du Portugal en 1974, la Guinée-Bissau a déjà connu plusieurs coups d’État et tentatives de putsch, avec des élections souvent contestées. La stabilité politique reste fragile dans ce petit pays ouest-africain, situé entre le Sénégal et la Guinée

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