Gabon : le général Brice Oligui Ngéma annonce sa candidature à la présidentielle

Une fois n’est pas coutume, le général Brice Oligui Ngéma a échangé sa tenue militaire contre un costume. Lors d’un discours prononcé sous une pluie battante à Libreville, il a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril. Ce dernier, qui a pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État le 30 août 2023, après la réélection du président Ali Bongo Ondimba, s’avance désormais en tant que prétendant à la présidence.
Le général Brice Oligui Nguema a affirmé vouloir «rebâtir le pays» et faire renaître le Gabon. «Cette vision n’est pas un rêve, et si c’en est un, nous allons le réaliser», a-t-il lancé devant une foule enthousiaste. Il se présente comme un bâtisseur, tout en appelant les Gabonais à le soutenir. «L’Esprit Saint m’a parlé, voilà pourquoi je suis devant vous», a-t-il confié. Depuis plusieurs jours, il multiplie les gestes symboliques, dont un grand rassemblement militaire et une cérémonie religieuse.
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Toutefois, l’unanimité dont il bénéficiait après le coup d’État s’effrite. Certains adversaires lui reprochent d’avoir creusé la dette et lancé trop de projets, dont plusieurs sont aujourd’hui à l’arrêt. Il s’en défend, affirmant qu’il rembourse les dettes héritées du régime précédent et met en avant ses réalisations : 1.969 km de routes construites et 417 taxis distribués, avec 400 autres attendus prochainement, générant ainsi 817 emplois.
L’opposition dénonce une élection biaisée en faveur du général. Jean-Rémy Yama, candidat à la présidentielle, estime que «tout a été taillé sur mesure pour lui assurer la victoire», a-t-il confié à RFI, espérant que les Gabonais le surprendront en avril.
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La charte de transition, signée le 2 septembre 2023, avait déjà laissé entendre que seul Oligui Nguema pourrait briguer la présidence. Elle interdit aux autres membres du gouvernement de transition d’être candidats et impose des critères stricts : avoir entre 35 et 70 ans, excluant ainsi Pierre Claver Maganga Moussavou.
La question de la nationalité pourrait également réduire le nombre de candidats. En janvier, la dernière barrière à la candidature du général a été levée : alors que les militaires avaient promis de rendre le pouvoir aux civils, une réforme du Code électoral leur permet désormais de se présenter, à condition de quitter temporairement ou définitivement l’armée.