Fraude fiscale dans le secteur minier : le Sénégal perd 153 millions de dollars par an

Temps de lecture :
mining pixabay 03 4544088.webpIllustration © DR

Avant l’exploitation du pétrole, le Sénégal perdait des sommes comprises entre 57 et 153 millions de dollars par an, soit 1 à 3% des recettes fiscales nationales. C’est ce qu’a révélé le rapport réalisé par NRGI et l’USAID, dans le cadre du Programme Trace. Intitulé «Évasion fiscale, fraude fiscale et fausses facturations commerciales : Risques pour le secteur minier du Sénégal», le document alerte sur les pertes fiscales significatives liées aux flux financiers illicites dans le secteur extractif sénégalais.

Selon le rapport ces fuites financières sont liées à des pratiques de fausse facturation commerciale et d’évasion fiscale menées par certaines multinationales. Un exemple frappant est la sous-évaluation apparente de 60% des exportations d’or vers les Émirats arabes unis, comparées aux marchés concurrents. Cette pratique constitue l’une des principales sources de perte pour l’État sénégalais. Le rapport alerte également sur le fait que ces stratégies risquent de fragiliser la contribution des secteurs minier, pétrolier et gazier au développement économique du Sénégal, déjà vulnérables en raison des transferts de bénéfices à hauteur de 35% vers des paradis fiscaux.

Lire aussi : Évasion fiscale : l’île Maurice demeure un risque pour les pays miniers d’Afrique

Ces flux financiers illicites pourraient avoir un impact significatif sur les recettes fiscales annuelles. Cela menace directement les revenus attendus des projets pétroliers et gaziers majeurs, tels que le projet gazier sénégalo-mauritanien Grand Tortue Ahmeyim (GTA) et le projet Sangomar, qui doivent entrer en production à grande échelle dans les années à venir.

Pour lutter contre ces risques, le rapport recommande de renforcer les capacités des autorités fiscales sénégalaises, notamment des douanes, afin de mieux détecter et limiter la manipulation des transactions intra-groupes. Il suggère également d’introduire des mécanismes de redevances variables sur les ressources naturelles, qui seraient moins exposés aux stratégies d’évasion fiscale, garantissant ainsi une maximisation des revenus avant que l’exploitation des ressources pétrolières et gazières ne prenne de l’ampleur.

Recommandé pour vous

Cap-Vert : croissance projetée de 5,3% en 2025 et de 4,9% en 2026

Afrique - Selon la BAD, la croissance du Cap-Vert atteindra 5,3% en 2025, soutenue par le tourisme et les services.

La bourse d’Alger enregistre une forte croissance au premier semestre 2025

Afrique - La capitalisation de la Bourse d’Alger a atteint 745,4 milliards de dinars fin juin 2025, en hausse de 43% grâce à l'introduction de deux entreprises.

Mali : le déficit budgétaire allégé de 40 milliards de FCFA

Afrique - Le Mali ajuste sa loi de Finances 2025 pour concilier impératifs de développement et maîtrise du déficit budgétaire pour faire face aux défis sécuritaires et sociaux.

Afrique de l’Est : une caution douanière régionale pour fluidifier le commerce intra-africain

Afrique - La Communauté de l’Afrique de l’Est lance l’EACBond, une caution douanière régionale.

L’Afrique du Sud face à la menace de sanctions commerciales américaines

Afrique - Face à la menace de droits de douane américains de 30%, l’Afrique du Sud cherche à diversifier ses marchés vers l’Afrique, l’Asie et le Moyen-Orient.

Le Rwanda accueille les migrants expulsés des Etats-Unis

Afrique - Le Rwanda a signé un accord avec les États-Unis pour accueillir jusqu’à 250 migrants expulsés.