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Elections en RDC : un dépouillement sous haute tension

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Un important déploiement policier s’est mis en place mercredi matin à Kinshasa, sur le site prévu pour une manifestation de l’opposition, malgré son interdiction par les autorités.

Des opposants, candidats à la présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) pour le scrutin des 20 et 21 décembre, ainsi que des organisations de la société civile, ont lancé un appel à manifester contre ce qu’ils dénoncent comme des élections simulées, réclamant leur annulation.

Le ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, a déclaré mardi que cette marche ne serait pas autorisée, affirmant qu’elle visait à perturber le processus électoral, une initiative que le gouvernement ne pouvait tolérer.

Malgré cette interdiction, l’opposition maintient son appel et incite les habitants de Kinshasa à se rassembler près du palais du peuple, siège du Parlement, en vue d’une marche vers le siège de la Commission électorale (Céni).

Dans le quartier du palais du peuple, où se trouve le grand stade des Martyrs, des forces anti-émeutes sont déployées ce mercredi matin.

Le scrutin du 20 décembre, visant à élire le président, les députés nationaux et provinciaux ainsi que les conseillers communaux, a été prolongé officiellement d’une journée en raison de nombreux problèmes logistiques. Dans certaines zones éloignées, il s’est même étendu jusqu’à Noël.

Les résultats partiels de la présidentielle placent largement en tête le président actuel, Félix Tshisekedi, avec environ 79% des voix, selon les données portant sur environ 6 millions de suffrages. Il est au pouvoir depuis début 2019 et brigue un second mandat de cinq ans.

Moïse Katumbi, ancien gouverneur de la région minière du Katanga, se positionnerait en seconde place avec 14% des voix, suivi de Martin Fayulu, candidat malheureux en 2018, qui recueille 4%.

Les autres candidats, au nombre d’une vingtaine, ne dépasseraient pas 1% des voix. Le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix en 2018 pour son travail auprès des femmes victimes de viols de guerre, se situerait en 11ᵉ position avec 0,12%.

Dès le début du scrutin, les opposants ont critiqué des « irrégularités » et qualifié les élections de « chaos total ». L’archevêque de Kinshasa a également déploré un « gigantesque désordre organisé ».

Dans un pays marqué par une histoire politique tumultueuse et souvent violente malgré ses riches ressources minières, des tensions sont redoutées à l’annonce du vainqueur de la présidentielle.

Le ministre de l’Intérieur a assuré que des mesures étaient prises pour maintenir la paix.

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