Cemac : une nouvelle stratégie pour dynamiser les partenariats public-privé

La Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) a adopté une stratégie régionale de la commande publique et une directive sur les partenariats publics-privés (PPP). Ces textes visent à impliquer davantage le secteur privé dans la réalisation de projets régionaux d’infrastructures, jusqu’alors financés principalement par les États, les institutions bancaires sous-régionales ou des bailleurs internationaux, rapporte Investir au Cameroun.
Dieudonné Bondoma Yokono, président du Cadre d’appui à la réalisation des contrats de partenariat (Carpa), a souligné que ces nouvelles dispositions permettront aux entreprises privées des six pays de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) de participer activement à la réalisation de projets intégrateurs. La stratégie régionale de la commande publique et la directive sur les PPP, élaborées en deux ans et demi avec un financement de 655 millions FCFA (partagé entre l’Agence française de développement et la Commission de la Cemac), introduisent deux innovations majeures : une méthodologie de planification pour identifier les projets prioritaires et une étude de préfiguration pour un fonds de financement des études de projets PPP.
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Carole Devidal, référente PPP chez Expertise France, a précisé que ces outils faciliteront le développement des infrastructures de base dans la sous-région. Pour Dieudonné Bondoma Yokono, cette avancée est significative, car les États membres ne peuvent plus assumer seuls les coûts des projets infrastructuraux nécessaires. Cependant, les pays de la Cemac devront transposer cette directive en droit national dans un délai de deux ans pour la rendre effective.
Cette réforme s’inscrit dans le cadre des 13 projets intégrateurs de la Cemac, pour lesquels 6.034,8 milliards FCFA ont été engagés lors de la seconde table ronde de financement à Paris en novembre 2023. Parmi ces projets figure la construction du poste de contrôle unique de Koutéré, à la frontière entre le Cameroun et le Tchad. L’harmonisation des contrats PPP devrait ainsi stimuler le développement des infrastructures et des services dans la sous-région.