Ce qu’il faut retenir de la visite des MAE de l’AES auprès du Roi

Il vaut mieux être seul que mal accompagné. Ce proverbe bien connu reflète à suffisance la volonté manifestée par les membres qui composent l’Alliance des Êtas du Sahel de tracer leur propre voie. Cette position a été une fois de plus martelé lors du forum Crans Montana, tenu à Casablanca, au Maroc, du 24 au 26 avril 2025. Invité par l’ambassadeur Jean-Paul Carteron, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a souligné l’engagement de l’AES dans la lutte contre le terrorisme et la transformation économique de ses membres.
« Nous luttons contre le terrorisme tout en transformant nos économies pour attirer les investissements », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de rompre avec les modèles néo-coloniaux. Selon lui, les dirigeants de l’AES ont fait le choix d’une voie souveraine, en privilégiant des partenariats constructifs plutôt que des mécanismes de dépendance. C’est dans ce sens qu’il a salué l’initiative royale. Abdoulaye Diop, a exprimé son plein soutien à l’Initiative Atlantique Royale lancée par le roi Mohammed VI du Maroc. Cette initiative vise à faciliter l’accès des pays subsahariens, notamment ceux du Sahel comme le Mali, aux ressources stratégiques et à des infrastructures de qualité via l’océan Atlantique.
L’Initiative Atlantique, une solution salutaire pour l’Aes
Selon lui, cette proposition marocaine est non seulement salutaire, mais constitue aussi une réponse concrète aux défis de développement et de survie auxquels sont confrontés les États sahéliens, particulièrement enclavés. « L’Atlantique est une initiative sanitaire, économique et géopolitique à laquelle nous adhérons pleinement », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance d’un accès direct à la mer pour les pays sans littoral.
Le ministre malien a rappelé que les pays du Sahel évoluent dans un environnement géopolitique complexe, souvent marqué par des tensions régionales, des sanctions économiques et même des blocages de leurs accès commerciaux par des pays voisins. Dans ce contexte, diversifier les voies d’accès aux ressources et aux infrastructures logistiques devient une priorité stratégique.
« Pour nous, la diversification des accès n’est pas seulement une question économique, c’est une question de sécurité nationale », a-t-il affirmé, soulignant que l’initiative atlantique permettrait non seulement d’ouvrir de nouveaux horizons commerciaux, mais aussi d’appuyer les efforts de transformation économique des pays du Sahel.
Le Maroc, un partenaire indéfectible
Son homologue nigérien Bakary Yaou Sangare a tenu un discours similaire. Il a exprimé la reconnaissance des autorités nigériennes envers le Royaume du Maroc pour son appui constant à l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette déclaration a été faite, au micro de la MAP, à l’issue de l’audience que le roi Mohammed VI a accordée aux ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Bakary Yaou Sangaré a salué la compréhension et la solidarité du Maroc envers les pays de l’AES, soulignant que le Royaume, sous le leadership du roi Mohammed VI, a été l’un des premiers à soutenir ces États, sans interférer dans leurs affaires intérieures. « Nous avons témoigné de la satisfaction de nos autorités et de nos Présidents respectifs pour tout ce que le Maroc a fait pour nous soutenir », a-t-il affirmé à la presse.
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Le ministre nigérien a particulièrement mis en avant l’Initiative Royale visant à favoriser l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique. Pour les trois pays enclavés que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger, cette initiative représente « une aubaine » stratégique, tant sur les plans économiques que géopolitique.
Il a également évoqué les conseils reçus de la part du Souverain, ce qui met en lumière la disponibilité du Maroc à accompagner les pays de l’AES, aussi bien dans un cadre bilatéral que dans le cadre de l’Alliance. Ce soutien s’inscrit dans une dynamique de coopération respectueuse et solidaire, qui renforce les liens entre le Maroc et les pays sahéliens dans un contexte régional marqué par de nombreux défis.