Burkina Faso : la production d’or en baisse

Pour la troisième année consécutive, la production industrielle d’or du Burkina Faso est en baisse. Elle s’élevait à 47,7 tonnes fin novembre 2024, contre 50,9 tonnes un an plus tôt. Les perspectives pour 2025 restent incertaines malgré de nouveaux projets miniers.
L’insécurité et le terrorisme ont fortement perturbé les activités minières, obligeant cinq mines à cesser leur production en 2022. La vente des mines Boungou et Wahgnion par Endeavour Mining en 2023 a aussi pesé sur le secteur. Bien que la compagnie n’ait pas explicitement invoqué l’insécurité comme raison principale, elle a mis en avant une stratégie de cession d’actifs jugés trop risqués. Ces mines, qui produisaient environ 7 tonnes d’or en 2022, ont été intégrées au portefeuille de l’État après un litige avec Lilium Mining, mais leur avenir reste incertain.
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Malgré ces défis, le Burkina Faso attire encore des investisseurs. Orezone Gold a mis en service la mine Bomboré fin 2022 et prévoit d’augmenter sa production annuelle à plus de 170.000 onces d’ici fin 2025, avec un potentiel de 225.000 à 250.000 onces dans une seconde phase. De son côté, West African Resources compte lancer la mine Kiaka au troisième trimestre 2025, avec une production estimée à 234.000 onces par an sur 20 ans.
Cette baisse de la production aurifère affecte fortement l’économie burkinabè. En 2022, le secteur extractif représentait 73,3% des exportations, dont 96% issues de l’or. Il contribuait également à 20,9% des recettes publiques et 14,5% du PIB. Bien que ces nouveaux projets puissent freiner la baisse, leur impact réel reste à évaluer dans un contexte sécuritaire et économique incertain.