Le gouvernement burkinabé dissout la Commission électorale nationale indépendante

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Le gouvernement burkinabé dissout la Commission électorale nationale indépendanteIbrahim Traoré, président de la transition burkinabè. © Présidence du Burkina Faso/Facebook
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Le gouvernement burkinabè a annoncé la dissolution de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Cette décision a été entérinée lors du dernier Conseil des ministres à travers un projet de loi qui sera soumis à l’Assemblée nationale de transition pour validation. Une mesure qui s’inscrit dans le cadre des réformes institutionnelles en cours, avec pour objectif affiché de rationaliser les coûts et de renforcer la souveraineté du processus électoral.

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Selon le ministre de l’Administration du territoire, Émile Zerbo, cette décision marque une nouvelle étape dans la « refondation de l’État » engagée par les autorités de transition. L’organisation des élections sera désormais confiée à son ministère, afin de « préserver le processus électoral des fortes influences politiques » et de limiter les pressions extérieures. Le ministre a également mis en avant la nécessité de réduire les dépenses publiques, soulignant que la CENI bénéficiait chaque année d’une subvention de 500 millions de francs CFA (environ 760 000 euros), jugée excessive dans le contexte actuel.

Une réforme pour rationaliser les dépenses

La suppression de cette institution vise donc à rationaliser les charges de l’État tout en assurant un « contrôle souverain » sur les processus électoraux. Une décision qui semble cohérente avec la suspension des activités des partis politiques depuis 2022 et l’absence de calendrier électoral à moyen terme.

Cette réforme n’a pas tardé à susciter des réactions. Sur le réseau social X, l’ancien ministre de la Culture, Abdoul Karim Sango, a salué la mesure, jugeant inutile de continuer à financer une institution électorale inactive. Dans un pays confronté à des défis sécuritaires et institutionnels majeurs, la question électorale semble reléguée au second plan. Mais cette centralisation du processus pourrait, à terme, soulever des inquiétudes quant à l’indépendance du futur scrutin si celui-ci venait à être réinstauré.

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