Fès : revisiter l’histoire pour éclairer l’avenir
Forum de la renaissance de Fès © Lebrief / Ayoub Jouadi Dans le cadre de la 28e édition du festival des musiques sacrées du monde, la ville a accueilli le forum de la renaissance de Fès. Cette rencontre a été l’occasion d’échanger sur des enjeux contemporains liés à la culture, à la spiritualité, à la technologie et à la jeunesse africaine.
C’est dans ce sens que le directeur de la fondation Esprit de Fès, Driss Khrouz a prôné pour une approche plus globale de l’histoire du Maroc. Selon lui, il est impératif de faire une relecture du passé de l’histoire religieuse qui lie la ville de Fès et l’Afrique pour se faire, il préconise deux axes.
Le premier s’articule sur la relation religieuse entre Fès et l’Afrique, en particulier à travers le soufisme. Pour le professeur Jallali El Adnani, il faut dépasser la lecture classique est-ouest de la diffusion de l’islam au Maroc. Il privilégie une approche nord-sud. Ce dernier explique que cette perspective révèle des liens profonds entre Fès et l’Afrique saharienne, notamment par les confréries religieuses, dont les pratiques sont enracinées dans des traditions familiales et des croyances locales. Fès, dans cette dynamique, apparaît comme un nœud spirituel mondial. L’influence de la dépasse largement les frontières du Maroc, touchant l’Afrique, l’Orient, le Yémen, la Turquie, l’Allemagne ou encore l’Espagne.
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Le second est sur le plan archéologique. D’ailleurs, le Pr Youssef Bokbot, il a montré à travers les découvertes validées par des laboratoires internationaux, qui prouvent que la civilisation marocaine est l’une des plus ancienne du monde. Des sites comme Fluxus, Oued Beht ou Essaouira témoignent d’un patrimoine millénaire encore trop peu valorisé.
Face à ces constats, Driss Khrouz a lancé un appel aux universités, lycées et écoles marocaines pour qu’ils s’approprient ces recherches et les intègrent dans leurs enseignements. Il soutient que la connaissance du passé ne concerne pas que l’histoire ou l’archéologie : elle irrigue aussi la culture, la musique, les langues, les sciences, de la biologie à la géologie. La transversalité de ce forum montre que la redécouverte du passé est la condition d’un avenir plus éclairé et enraciné.