Zimbabwe : plus de 600.000 dollars de pots-de-vin collectés chaque mois par la police à Bulawayo

La deuxième plus grande ville du Zimbabwe, Bulawayo, est secouée par des révélations accablantes : des officiers de police y extorqueraient plus de 600.000 dollars américains chaque mois à des chauffeurs de minibus, surnommés localement Kombis. Ce système bien rodé aurait pour cœur un réseau d’intermédiaires appelés « Bag Men », chargés de collecter les paiements illégaux au nom des agents en uniforme.
Ces pots-de-vin, estimés à une dizaine de dollars par jour et par véhicule, constituent une véritable rente pour certains policiers. Les conducteurs expliquent devoir payer à plusieurs barrages sur une même ligne, sous peine de voir leur véhicule saisi. Avec une centaine de minibus par trajet, les gains journaliers s’élèveraient à plus de 22.000 USD, soit environ 600.000 USD par mois pour la police nationale.
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Une économie parallèle entretenue
La police municipale ne serait pas en reste. Selon le journal The Southern Eye, elle percevrait à elle seule près de 60.000 USD mensuels grâce à son propre système de corruption. Ces pratiques alimentent ce que les observateurs décrivent comme une « économie parallèle », profondément ancrée dans la vie quotidienne.
Transparency International avait déjà classé le Zimbabwe parmi les pays les plus corrompus d’Afrique australe. En 2023, la Banque mondiale lui attribuait un score de -1,26 pour le contrôle de la corruption, un indice qui n’a pas progressé depuis.