Une guerre de prédation

La guerre que mène le Rwanda et ses 4.000 soldats déployés dans les provinces du Kivu à l’est de la RDC est une violation flagrante de l’intégrité territoriale de ce pays et du droit international. Même en se cachant derrière une bande d’aventuriers cupides de Congolais (le M23), c’est bien de cela dont il s’agit : il faut appeler un chat, un chat. Ce que n’arrivent pas à faire l’Union africaine, qui décidément porte mal son nom. L’Organisation, ainsi que ses consœurs sous-régionales, ont été incapables de condamner l’agression de Kigali contre le Congo. On comprend dès lors pourquoi la rue africaine n’accorde aucun crédit à tous ces « machins » dont le seul mérite est de brasser du vent. Il ne faut donc rien attendre du sommet de ce week-end entre la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la SADC à Dar-es-Salam, en Tanzanie. L’hôte de ce sommet (la Tanzanie), l’Ouganda et le Kenya, par solidarité ethnique, soutiennent le régime rwandais tout en appelant au cessez-le-feu. C’est un peu comme des acteurs porno qui prônent la chasteté.
Derrière une soi-disant menace sécuritaire que brandit le régime rwandais du fait de la présence d’anciens responsables qui avaient commis l’affreux génocide de 1994, l’objectif est de piller les minerais stratégiques que regorge le sous-sol de l’Est de la RDC. Les réseaux rwandais y volent le coltan, l’étain et le tungstène, les « 3T » au vu et au su, voire avec la complicité de la « communauté internationale ». Ces minerais sont utilisés dans l’électronique, la fabrication des smartphones, l’industrie des missiles et l’aéronautique. Sans disposer d’une seule mine de coltan, le Rwanda en est devenu le premier exportateur mondial.
Cherchez l’erreur.