Tunisie : nouveau report pour le procès en appel du « complot contre la sûreté de l’Etat » ?
A Tunis, le procès en appel du méga dossier dit du « complot contre la sûreté de l’Etat » doit s’ouvrir ce 17 novembre 2025, mais son maintien reste incertain. Les 37 personnalités condamnées en première instance refusent de comparaître par visioconférence, une procédure imposée par la justice pour des raisons de sécurité. Ce refus pourrait entraîner un nouveau report, comme cela s’est produit à plusieurs reprises depuis le début de la procédure.
Des inquiétudes concernant Jaouhar Ben M’Barek
En avril dernier, ces opposants et figures publiques avaient écopé de lourdes peines allant de 4 à 66 ans de prison. Parmi eux, l’opposant Jaouhar Ben M’Barek, condamné à 18 ans, mène une grève de la faim depuis le 29 octobre. Très affaibli, il a été hospitalisé à deux reprises selon sa sœur, qui alerte sur une dégradation inquiétante de son état de santé.
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Son avocate estime que cette nouvelle audience s’inscrit dans un contexte de répression politique, une analyse partagée par l’ONG Human Rights Watch, qui dénonce les conditions de détention et la pression exercée sur les accusés. Quatre autres prisonniers ont affirmé se joindre à la grève de la faim pour soutenir Ben M’Barek, mais la direction des prisons rejette ces déclarations et assure que tous les détenus bénéficient d’un suivi médical.
Face aux critiques, la ministre de la Justice, Leila Jaffel, a réaffirmé son soutien à l’administration pénitentiaire. Lors d’une séance au Parlement, elle a insisté sur le respect des droits des prisonniers et nié toute violence en détention.
La tenue de l’audience du 17 novembre reste donc suspendue à la décision des juges, dans un climat politique particulièrement tendu.