Tshisekedi appelle Kagame à la paix, Kigali dénonce une « comédie politique »

À Bruxelles, le président congolais Félix Tshisekedi a lancé un appel solennel à son homologue rwandais, Paul Kagame, pour mettre fin aux affrontements meurtriers qui ravagent l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Il a invité son voisin à « avoir le courage de construire la paix des braves », affirmant que les deux dirigeants étaient « les seuls capables d’arrêter l’escalade ».
Cette région frontalière du Rwanda, riche en minerais, est secouée par des guerres à répétition depuis plus de trente ans. La situation s’est encore dégradée depuis la prise de Goma et Bukavu par la rébellion du M23, un mouvement armé soutenu, selon Kinshasa, par Kigali.
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Tensions diplomatiques renouvelées
Présent lui aussi au forum diplomatique, Paul Kagame n’a pas répondu directement à l’appel de son homologue, préférant évoquer une « énergie positive » liée aux affaires et aux investissements. Quelques heures plus tard, il a réagi de manière cinglante sur le réseau X : « Ceux qui s’inquiètent du bruit d’un bidon vide ont aussi un problème. »
Le ton a été amplifié par le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, qui a qualifié la sortie de Tshisekedi de « comédie politique ridicule ». Selon lui, le président congolais « se fait passer pour victime d’un conflit qu’il alimente lui-même ».
Kigali reproche à Kinshasa d’armer les milices Wazalendo et de tolérer la présence des FDLR, un groupe hutu issu du génocide de 1994. Pour le Rwanda, leur neutralisation est une condition indispensable à la paix.
Malgré les accords signés à Washington en juin et à Doha en juillet, les combats se poursuivent. Tshisekedi, de son côté, a remercié Donald Trump pour son « engagement » dans la recherche d’un cessez-le-feu durable, tandis que la méfiance entre Kigali et Kinshasa reste plus forte que jamais.