Syndrome de Stockholm à Libreville

La présidentielle qui se tient au Gabon ce samedi 12 avril a tout l’air d’un match déjà joué au labo comme disent les humoristes à Kinshasa ou à Yaoundé. C’est-à-dire, une partie dont les résultats sont connus d’avance, car cette élection n’aura rien d’équitable, ni de loyal. Face à ce casting d’adversaires « choisis » par une instance à l’indépendance plus que douteuse, le Général Brice Oligui Nguema qui dirige la junte au pouvoir à Libreville depuis le coup d’État d’août 2023, s’est aménagé un scénario d’une victoire annoncée. Mais ce sera une victoire à la Pyrrhus, car toutes les personnalités politiques qui pouvaient le challenger, ont été disqualifiées par des critères d’éligibilité élaborés par ses laborantins. À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Le plus étrange, c’est que ni l’Union africaine, ni aucune Organisation régionale n’ont dénoncé ce qui pourrait porter les germes d’une instabilité dans ce pays.
Contrairement à ce qu’il prétend, le chef de la junte gabonaise n’incarne pas de rupture par rapport à la dynastie Bongo. Il en est un pur produit, et pas que par ses liens de parenté avec les Bongo. La preuve, c’est l’appareil du bien nommé Parti Démocratique Gabonais (PDG), pilier de l’ancien régime, qui porte la candidature du Général-président. Le syndrome de Stockholm a manifestement frappé à Libreville. Le Gabon serait le premier pays où ceux qui ont été chassés du pouvoir soutiennent leur bourreau.
Voilà qui fait croire à une partie des Gabonais que le coup d’État d’août 2023, était une querelle familiale.