Soudan : une raffinerie au cœur de combats entre l’armée et les FSR

Après les sanctions américaines infligés aux deux généraux pour les inciter à mettre un terme à cette guerre qui a plongé le pays dans un chaos, mais en vain. L’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) s’accusent mutuellement d’avoir mis le feu à une raffinerie de pétrole située à 71 kilomètres au nord de Khartoum. C’est l’une des plus importantes infrastructures pétrolières du pays.
Selon un communiqué de l’armée, les FSR auraient délibérément incendié la raffinerie dans une tentative désespérée de détruire les infrastructures après leur échec à contrôler les ressources nationales. Des témoins rapportent avoir vu de denses colonnes de fumée autour de l’installation. De leur côté, les FSR attribuent la destruction à des frappes aériennes menées par l’armée, affirmant que celle-ci a utilisé des bombes-barils pour attaquer la raffinerie, qualifiant cet acte de «crime de guerre».
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Ces événements s’inscrivent dans un contexte de combats intenses à Khartoum. L’armée avance vers Khartoum-Nord (Bahri), après avoir mené des opérations militaires pour déloger les FSR de leurs positions fortifiées. Cette offensive survient peu après la reprise par l’armée de Wad Madani, une ville stratégique de l’État d’Al-Jazira, contrôlée par les FSR pendant plus d’un an.
Depuis le début du conflit, le Soudan est plongé dans une grave crise humanitaire. Les affrontements ont causé la mort de dizaines de milliers de personnes et forcé plus de 12 millions de Soudanais à fuir leurs foyers, créant l’une des pires crises humanitaires mondiales, selon l’International Rescue Committee.
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Malgré l’intensité des combats, la situation reste bloquée. L’armée domine le nord et l’est du pays, tandis que les FSR conservent une grande partie de la région du Darfour et des zones du Kordofan. Le Grand Khartoum, quant à lui, demeure divisé entre les deux factions.
Le secteur pétrolier, essentiel pour l’économie du Soudan et du Soudan du Sud, pâtit gravement de l’instabilité politique et du manque d’investissements. Les deux pays, disposant de près de 5 milliards de barils de réserves prouvées début 2024, voient leur production de pétrole stagner.