Sénégal : Ousmane Sonko promet des enquêtes sur la «corruption généralisée» sous l’ancien régime

Temps de lecture :
Ousmane Sonko déplore le départ du Burkina Faso de la CedeaoOusmane Sonko, Premier ministre du Sénégal © DR
A A A A A

Pour sa première conférence de presse depuis leur accession au pouvoir en mars dernier, le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko, a servi au grand public une série de révélations sur la gestion de l’ancien régime.

«Nous étions loin d’imaginer que les choses étaient aussi catastrophiques», a d’emblée annoncé Ousmane Sonko, le premier ministre, qui évoque la gabegie dans les choix des dépenses de l’ancien régime.

«Le régime de Macky Sall a menti, tripatouillé les chiffres donnés aux Sénégalais, aux partenaires internationaux, FMI en tête pour donner une image économique, financière et budgétaire qui n’avait rien à voir avec la réalité», affirme encore le chef du gouvernement.

Des chiffres loin de la réalité

Selon le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, la dette publique et les déficits budgétaires ont été sous-évalué par le précédent gouvernement. Le déficit, annoncé à une moyenne de 5,5% du PIB entre 2019 et 2023, s’est en réalité élevé à 10,4% sur la même période. De plus, la dette publique, supposée à 65,9% du PIB, a atteint en moyenne 76,3%. En 2023, la dette de l’État central était de 83,7% du PIB, bien au-dessus des 73,6% annoncés, a-t-il détaillé.

Il a ajouté que l’audit a également que le surfinancement du Trésor public d’environ 605 milliards de francs CFA (968 millions de dollars) à fin 2023, initialement prévu pour l’année 2024, «a été utilisé pour payer des dépenses non budgétisées et des dettes connues de l’État contrairement à ce qui avait été communiqué aux partenaires».

Face à ces défis, le gouvernement s’engage à ramener la dette publique en dessous de 70% du PIB à court terme. Parmi les mesures envisagées : une révision des projets financés par l’extérieur, la réduction des dépenses de fonctionnement et des subventions énergétiques, un meilleur ciblage des bourses familiales, la réduction des exonérations fiscales et un élargissement de la base fiscale.

Le gouvernement promet des poursuites

Pour sa part, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne a promis des sanctions judiciaires contre toute personne impliquée dans des irrégularités financières. Il a insisté sur la rigueur des procédures à venir.

Malgré ces révélations, le gouvernement se veut optimiste. Un nouveau référentiel de politiques publiques sera présenté le 7 octobre, visant à restaurer des finances publiques saines et à renforcer la souveraineté budgétaire du pays. Ce tournant marque un défi majeur pour l’administration de Bassirou Diomaye Faye, qui doit regagner la confiance des citoyens et des partenaires tout en relançant l’économie du Sénégal.

Recommandé pour vous

Tanzanie : une élection historique entachée de répression et de contestations

Le 3 novembre 2025, Samia Suluhu Hassan devient présidente de Tanzanie, un scrutin critiqué pour violences et morts, que le gouvernement nie.

Le Djibouti supprime la limite d’âge présidentielle

Le parlement de Djibouti supprime la limite d’âge présidentielle, permettant à Guelleh, au pouvoir depuis 26 ans, de briguer un nouveau mandat.

Afrique : Trump menace le Nigéria, Abuja propose une rencontre bilatérale

Trump menace d’intervenir au Nigeria pour « protéger les chrétiens », accusation rejetée par Abuja.

Grands Lacs : 1,5 milliard d’euros d’aide annoncés par Macron pour la RDC

Politique - Macron annonce 1,5 milliard d’euros d’aide humanitaire pour la RDC et ses voisins, ouvrant couloirs sécurisés et aéroport de Goma face à la tragédie.

France : l’Assemblée nationale adopte une résolution contre l’accord franco-algérien de 1968

Afrique - L’Assemblée nationale française a adopté une proposition de résolution du RN appelant à la dénonciation de l’accord franco-algérien signé en 1968.

Cameroun : l’économie paralysée par les violences post‑électorales

Politique - Au Cameroun, les violences post-électorales après la réélection de Paul Biya paralysent l’économie. Cette situation alimente la crainte d'une pénurie alimentaire.
pub