Sénégal-Maroc : un projet de loi sur le transfert des détenus

L’Assemblée nationale du Sénégal a adopté un projet de loi visant à renforcer l’assistance aux détenus, notamment les migrants, et à encadrer le transfèrement mutuel de condamnés entre le Maroc et le Sénégal. Ce texte, qui doit encore être ratifié et promulgué par le président sénégalais, repose sur une convention signée en 2004 entre les deux pays.
Ce projet de loi a pour objectif principal de faciliter le retour de nombreux ressortissants sénégalais incarcérés au Maroc. Ces détenus sont en majorité des jeunes convoyeurs ou candidats à l’émigration irrégulière et emprisonnés au Maroc qu’ils traversent régulièrement en tentant de rejoindre l’Europe par la mer. Selon un document officiel du gouvernement sénégalais consulté par l’AFP, cette initiative s’inscrit dans une volonté d’accompagnement et d’assistance aux Sénégalais en conflit avec la loi au Maroc.
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Actuellement, 340 Sénégalais sont détenus dans le Royaume pour diverses infractions, allant de l’immigration irrégulière à la consommation et la vente de drogue, en passant par des accusations d’association de malfaiteurs, trafic de faux billets et escroquerie. Parmi eux, 38 ont déjà exprimé leur souhait d’être rapatriés au Sénégal, dont dix purgent des peines allant de trois à vingt-cinq ans de prison.
La ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Yassine Fall, a souligné l’importance de cette convention, qui vise à assurer la protection consulaire des détenus et à leur fournir l’assistance nécessaire. Le texte prévoit notamment les conditions d’assistance consulaire aux ressortissants sénégalais arrêtés ou détenus sur le territoire marocain et inversement.
Ce projet de loi, adopté à l’unanimité par les députés, renforce les relations diplomatiques et de coopération entre le Sénégal et le Maroc, qui collaborent depuis de nombreuses années dans des domaines tels que le tourisme, l’énergie, la formation et les infrastructures. Avec cette nouvelle mesure, Dakar et Rabat affirment leur engagement à garantir des conditions de détention plus humaines et à faciliter la réinsertion des condamnés.