Sénégal : le Conseil constitutionnel invalide la réforme de la loi d’amnistie de 2024

Temps de lecture :
Sénégal : le Conseil constitutionnel invalide la réforme de la loi d’amnistie de 2024le Conseil constitutionnel a retoqué, mercredi 23 avril, le texté voté au début du mois modifiant la loi d’amnistie adoptée en mars 2024 dans les dernières semaines du mandat de Macky Sall © AP - Mosa'ab Elshamy

Le Conseil constitutionnel sénégalais a annulé la réforme de la loi d’amnistie de mars 2024, adoptée dans les derniers jours du mandat de l’ancien président Macky Sall. Cette décision marque un tournant dans la gestion judiciaire des violences politiques ayant secoué le pays entre février 2021 et février 2024.

La loi initiale visait à amnistier tous les crimes et délits commis lors des manifestations politiques de cette période, au cours desquelles 65 personnes ont perdu la vie et des centaines d’opposants ont été arrêtés. Début avril, le nouveau pouvoir avait tenté de modifier cette loi controversée par un texte jugé favorable à ses partisans. Ce texte a rapidement été contesté par des députés de l’opposition, qui y voyaient une manœuvre pour protéger les membres du parti Pastef, aujourd’hui au pouvoir.

Maintenir le statu quo ?

Dans sa décision, le Conseil constitutionnel a estimé que les crimes les plus graves, tels que les meurtres et assassinats, sont imprescriptibles selon le droit international, et ne peuvent donc être effacés par une loi d’amnistie. Il a également jugé contraire à la Constitution toute tentative d’amnistier des actes ayant porté atteinte à des droits fondamentaux sous couvert de liberté publique.

Cette décision est saluée des deux côtés de l’échiquier politique. L’opposition crie victoire, voyant dans cet arrêt un désaveu infligé à l’exécutif. Le pouvoir, quant à lui, se réjouit que la justice reconnaisse l’impossibilité de blanchir des crimes graves, offrant désormais la possibilité aux victimes ou à leurs familles de déposer plainte pour obtenir justice.

Selon plusieurs analystes, cette décision d’équilibre permet de maintenir temporairement le statu quo tout en rappelant l’importance du respect des droits fondamentaux dans la consolidation démocratique du pays.

Recommandé pour vous

Soudan du Sud : le vice-président Riek Machar inculpé pour crimes contre l’humanité

Afrique - Le gouvernement sud-soudanais a inculpé le vice-président Riek Machar pour « crimes contre l’humanité », l’accusant d’avoir coordonné une attaque meurtrière le 3 mars.

Niger : au moins 20 soldats sont morts dans plusieurs attaques

Afrique - Mercredi 10 septembre, la région de Tillabéri, dans l’ouest du Niger, a été frappée par plusieurs attaques terroristes, attribuées à Daech.

RDC : une attaque fait 72 morts dans le Nord-Kivu

Afrique - Une attaque meurtrière attribuée aux ADF/MTM a fait au moins 72 morts dans la nuit du 8 au 9 septembre à Ntoyo, dans le Nord-Kivu (RDC).

Sénégal : les dessous d’un remaniement

Afrique - Après plusieurs mois d’attente, le président Bassirou Diomaye Faye procède à son premier remaniement dans un contexte économique et social critique.

Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam exclus de la liste définitive des candidats à la présidentielle

Le Conseil constitutionnel ivoirien a écarté Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam de la présidentielle du 25 octobre pour absence sur la liste électorale.

Guinée-Bissau : Umaro Embalo reste au pouvoir malgré la fin officielle de son mandat

Afrique - Le mandat du président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo a pris fin le 5 septembre, mais il refuse de quitter le pouvoir avant l’élection du 23 novembre.
pub