RDC : le gouvernement congolais prend des mesures contre Joseph Kabila

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RDC : 20 ans de prison requis contre l’ancien président Joseph KabilaJoseph Kabila, ancien président de la RDC. © DR

Un climat de tension s’installe à Kinshasa après l’annonce de poursuites judiciaires contre l’ancien président Joseph Kabila, accusé par le gouvernement congolais de collusion avec le groupe armé M23. Un éventuel séjour discret de Joseph Kabila à Goma alimente les soupçons, bien qu’aucune preuve visuelle n’ait été fournie à ce jour, ni par les autorités ni par ses proches,

Dans un communiqué au ton grave, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, affirme avoir donné des injonctions au procureur général près la Cour de cassation et à l’auditeur général des forces armées pour engager des poursuites contre Kabila et ses « complices ». Parmi les mesures ordonnées figurent la saisie de tous ses biens et la restriction de mouvement des cadres de son parti, le PPRD, considéré comme bras politique du Front Commun pour le Congo (FCC).

Le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a de son côté suspendu toutes les activités du PPRD, reprochant au parti un « silence complice » et un « activisme avéré » de son fondateur dans le conflit à l’est du pays.

Lire aussi : RDC : Joseph Kabila annonce son retour face à la crise sécuritaire

Sur les ondes de RFI, Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD, a dénoncé une « dérive dictatoriale » et une manœuvre visant à faire taire Joseph Kabila, qui avait récemment annoncé un discours. Il rejette en bloc les accusations, estimant qu’elles reposent sur des rumeurs et visent à masquer les échecs du pouvoir actuel.

Interrogé par le média français, Jean-Claude Katende, président de l’Association africaine de défense des droits de l’Homme l’ASADHO, appelle à la prudence et à une rigueur juridique. Il rappelle la gravité des accusations et la nécessité de preuves irréfutables avant toute procédure.

Pour Christian Ndombo Moleka, analyste politique, ces mesures traduisent une volonté claire de neutraliser politiquement Kabila, dans un contexte où son retour sur la scène nationale semble déranger le pouvoir en place. Il s’interroge sur la légalité de ces décisions, prises sans jugement préalable, et y voit une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

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