RDC : l’Angola annonce des discussions imminentes entre Kinshasa et le M23

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RDC : l'UNICEF alerte contre l'«une des pires crises humanitaires qui menace des millions d’enfants»Des rebelles du M23 patrouillent dans les rues de Goma, en République démocratique du Congo, le mercredi 29 janvier 2025 © AP Photo/Brian Inganga

La médiation angolaise a indiqué mardi soir que Kinshasa s’apprête à engager un dialogue avec le groupe armé M23, selon un communiqué de la présidence. L’objectif affiché est de parvenir à «une paix durable». Cette déclaration a été faite après une réunion à Luanda entre le président angolais Joao Lourenço, son homologue congolais, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et le médiateur désigné par l’Union africaine (UA) pour ce conflit.

«Nous prenons note des initiatives et attendons de voir leur mise en œuvre», a réagi sur X Tina Salama, porte-parole du président Tshisekedi, sans confirmer d’éventuelles négociations avec le M23. D’après des experts de l’ONU, le M23, soutenu par environ 4.000 soldats rwandais, a repris les armes en 2021 et s’est emparé d’importants territoires dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, situées à la frontière avec le Rwanda. Fin janvier, le groupe armé a pris Goma, puis mi-février Bukavu, capitales des deux provinces. Kigali accuse régulièrement Félix Tshisekedi de refuser tout dialogue avec le M23, un groupe que le président congolais considère comme une «organisation terroriste».

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En décembre, un sommet prévu à Luanda entre Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame en vue d’un accord de paix a été annulé à la dernière minute, Kinshasa s’opposant aux pourparlers directs exigés par Kigali. En février, le M23 a réaffirmé son «engagement» en faveur d’un règlement politique du conflit en abordant ses causes profondes pour instaurer une paix durable. Mi-mars, Kinshasa a placé une prime de plusieurs millions de dollars sur la tête des chefs du M23. Jusqu’ici, aucun effort diplomatique n’a permis de stopper les hostilités.

Début février, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) ont appelé à un «cessez-le-feu immédiat» dans l’est de la RDC, confiant une mission de médiation à l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta, mais sans succès jusqu’à présent. Selon Kinshasa, l’offensive du M23 depuis le début de l’année a causé la mort de «plus de 7.000 personnes». Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de chercher à exploiter les ressources minières du Nord- et Sud-Kivu. Ces chiffres n’ont pas pu être vérifiés par l’AFP.

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De son côté, Kigali met en avant des préoccupations sécuritaires liées à la présence des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé issu d’anciens responsables hutu du génocide des Tutsi en 1994, qu’il accuse de vouloir déstabiliser son régime. L’intensification des combats à proximité du Burundi, qui soutient militairement la RDC, fait craindre une escalade régionale. L’armée ougandaise a également été déployée à l’est du Congo.

Ces dernières semaines, l’ancien président Joseph Kabila, au pouvoir de 2001 à 2019, est sorti de son silence pour critiquer ouvertement Félix Tshisekedi. Les troubles en RDC ne sont pas seulement liés aux avancées du M23 ou aux tensions avec Kigali, a-t-il déclaré au journal sud-africain Sunday Times. Depuis l’accession de Tshisekedi au pouvoir, la situation s’est aggravée jusqu’à devenir «proche de l’implosion», selon lui.

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