RDC : Joseph Kabila sort du silence

L’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, brise le silence. Cette intervention survient quelques jours après que la Haute Cour militaire a requis la peine de mort contre lui. Jugé par contumace, il est accusé de complicité avec le groupe armé AFC/M23 soutenu par le Rwanda, ainsi que de trahison, complot, crimes de guerre et viols. Des charges qu’il rejette en bloc, les qualifiant de « mensongères et politiquement motivées ».
Selon le texte consulté par RFI, il dénonce une « instrumentalisation de la justice » visant, selon lui, à réduire l’opposition au silence et à l’écarter de la scène politique nationale. Joseph Kabila critique la levée de son immunité par le Sénat en mai, qu’il juge inconstitutionnelle, et estime que le pouvoir cherche à se maintenir au pouvoir et prépare une modification de la Constitution.
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L’ancien chef d’État ne limite pas ses attaques à son cas personnel. Il accuse le camp présidentiel, et notamment des proches de Félix Tshisekedi, d’être impliqués dans le pillage des provinces minières du Katanga. Il rappelle aussi que « plusieurs dizaines d’officiers supérieurs » de l’armée et de la police ont été arrêtés et détenus sans procès ces dernières années, une dérive sécuritaire qu’il impute au régime en place.
Un appel au dialogue national
Sur le plan régional, Joseph Kabila se montre sceptique face aux accords de paix conclus avec le Rwanda, estimant que « le sang continue de couler » malgré les engagements pris. Pour lui, la réconciliation en RDC ne pourra venir que d’un « véritable dialogue inclusif » réunissant toutes les parties prenantes autour de la table.
Du côté du pouvoir, la réponse est catégorique : « pas question », tranche le président Félix Tshisekedi, qui accuse son prédécesseur d’être à la solde de forces étrangères et promet de « combattre jusqu’à la dernière énergie » ceux qu’il considère comme traîtres à la nation.