RDC : 52 civils tués lors de nouvelles attaques des ADF au Nord-Kivu

La République démocratique du Congo (RDC) a de nouveau été secouée par une vague de violences meurtrières. Selon un communiqué publié lundi 18 août par la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco), au moins 52 civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués entre le 9 et le 16 août dans la province du Nord-Kivu, lors d’attaques attribuées aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF).
Les ADF, groupe armé d’origine ougandaise affilié à l’État islamique (Daech), ont ciblé plusieurs localités des territoires de Beni et de Lubero. Selon la source, le bilan pourrait s’alourdir en raison du grand nombre de disparus. La Monusco rapporte que ces assauts ont été accompagnés de pillages, d’incendies d’habitations et de destructions massives de biens, plongeant des populations déjà vulnérables dans une situation humanitaire alarmante.
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Dans la nuit du 16 au 17 août, neuf civils ont été tués à Oïcha, tandis qu’au moins quarante autres avaient perdu la vie quelques jours plus tôt dans le secteur de Bapere. Des témoins locaux évoquent des « maisons incendiées » et des habitants enlevés par les assaillants. Ces attaques surviennent alors que les ADF subissaient une offensive conjointe des armées congolaise et ougandaise, lancée fin 2021 sous le nom d’opération « Shujaa ».
Malgré l’opération « Shujaa », la menace persiste
Si cette opération a permis de sécuriser partiellement certains axes routiers reliant Beni et Butembo à la frontière ougandaise, elle n’a pas réussi à neutraliser durablement les ADF. Repoussés vers des zones reculées, les rebelles continuent de cibler principalement les civils, notamment dans des régions riches en ressources, comme le secteur aurifère de Bapere.
Pour sa part, la Monusco affirme avoir renforcé son dispositif militaire et assuré la protection de plus de 200 civils réfugiés dans ses bases. Cependant, la recrudescence des violences souligne la persistance d’une insécurité chronique dans le Nord-Kivu, également confronté aux offensives du M23.
Pour de nombreux observateurs, cette nouvelle tragédie illustre l’incapacité des forces régionales et internationales à mettre un terme aux exactions des ADF, dont les attaques ciblant les populations continuent de déstabiliser l’est de la RDC.