RCA : Faustin-Archange Touadéra annonce sa candidature à la présidentielle

Le président sortant Faustin-Archange Touadéra a annoncé sa candidature pour un troisième mandat. Devant ses partisans réunis à Bangui, le chef de l’État de 68 ans a exprimé sa gratitude envers ses concitoyens pour leur soutien continu : « Je ne saurai comment vous exprimer toute la gratitude que me cause le renouvellement de votre confiance », a-t-il déclaré à cinq mois de l’élection présidentielle en Centrafrique. Il va représenter le Mouvement Cœurs Unis, le parti politique qu’il dirige depuis sa première élection en 2016.
Au cours de ses deux mandats, Faustin-Archange Touadéra a dirigé un pays en proie à l’instabilité chronique, marqué par la présence de groupes armés contrôlant de vastes zones du territoire. Malgré l’appui de forces internationales, notamment russes via le groupe Wagner, la sécurité reste fragile dans de nombreuses régions.
Une réforme constitutionnelle controversée
Jusqu’à l’an dernier, la Constitution centrafricaine limitait à deux le nombre de mandats présidentiels. Mais un référendum organisé en août 2023 a abouti à l’adoption d’une nouvelle Constitution, prolongeant le mandat présidentiel à sept ans et supprimant toute limite de renouvellement. Cette réforme, justifiée par le gouvernement comme une nécessité pour stabiliser le pays, a été vivement critiquée par l’opposition et plusieurs ONG locales, qui y voient une tentative du président de se maintenir indéfiniment au pouvoir.
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Le scrutin présidentiel de 2025 intervient dans un contexte économique difficile. Malgré une croissance prévue à 2,1%, celle-ci reste inférieure au taux de croissance démographique (3,1%). La Banque mondiale souligne une pauvreté alarmante : environ 71% de la population vit sous le seuil national de pauvreté, et près de 66% sous le seuil d’extrême pauvreté internationale.
Face à ces défis économiques et sécuritaires, la candidature de Faustin-Archange Touadéra pour un troisième mandat relance le débat sur la démocratie, la gouvernance et l’avenir politique de la Centrafrique. La campagne électorale à venir s’annonce donc déterminante pour l’avenir du pays.