Procès Martinez Zogo au Cameroun : 3 nouveaux témoins entendus
Le procès Martinez Zogo a repris mardi 25 novembre devant le tribunal militaire de Yaoundé, avec l’audition de trois nouveaux témoins : les onzième, douzième et treizième depuis l’ouverture de l’instruction. Ces dépositions, liées à l’assassinat du journaliste camerounais en janvier 2023, ont suscité un vif contraste entre l’interprétation de l’accusation et celle de la défense.
Deux figures considérées comme centrales ont été entendues : Etienne Mbassi, déclarant des douanes affirmant entretenir des liens avec les services de renseignement et Van Chakra, caporal de l’armée. Selon l’accusation, ils seraient les derniers à avoir vu Martinez Zogo vivant avant son enlèvement le 17 janvier 2023. Visiblement irrités par les questions des avocats, les deux hommes ont expliqué qu’ils assuraient une protection informelle à l’animateur, qui se disait menacé.
Des témoignages clefs mais contestés
Pour Maître Calvin Job, avocat des ayants droit, ces déclarations confirment une partie du scénario envisagé par l’accusation : « Nous sommes aujourd’hui d’accord qu’un individu a été missionné pour appâter Martinez Zogo. Les témoignages viennent conforter cela. Les pièces du puzzle se reconstruisent ».
La défense, elle, conteste fermement. Maître Jacques Bougny, avocat de l’accusé Justin Danwe, estime que ces récits manquent de fiabilité : « Il y a tout un flou autour des différentes déclarations et beaucoup de contradictions. Nous n’avons pas obtenu la lisibilité attendue sur ce qu’il s’est passé le 17 janvier ».
La veille, un autre témoignage avait déjà créé la surprise. Alain Ekassi, proche du journaliste, a orienté les soupçons vers un autre accusé que Jean-Pierre Amougou Belinga, homme d’affaires souvent présenté comme le principal protagoniste du dossier. Cette nouvelle version met en lumière la complexité du dossier et les divergences profondes entre les différentes parties.
L’audience a été levée en fin de journée. La prochaine étape du procès est fixée au 16 décembre, une date attendue, car elle pourrait permettre d’avancer sur la compréhension du déroulement des faits ayant conduit à l’assassinat du journaliste.