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Peuple souverain
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Tous les dirigeants en Afrique de l’Ouest n’ont pas applaudi le triomphe électoral de Bassirou Diomaye Faye au Sénégal. Même si le tout nouveau chef de l’État sénégalais se réclame de la rupture et du souverainisme dont se prévalent également les juntes au pouvoir à Bamako, Niamey et à Ouagadougou, ces régimes militaires sont tellement embarrassés qu’ils ont fait profil bas à la cérémonie d’investiture du président sénégalais. L’arrivée de Diomaye Faye au pouvoir leur inflige, en effet, un cinglant désaveu en leur démontrant que la souveraineté appartient au peuple, et que, c’est par lui, et lui seul, que doit venir toute alternance, et non de casernes militaires.
Les juntes de la sous-région du Sahel sont désormais confrontées à l’impatience des populations faute de résultats concrets. Le retour de la sécurité et l’écrasement des terroristes promis au peuple n’ont pas eu lieu, accélérant les déplacements internes des milliers de ruraux. De même, les coupures d’électricité sont toujours aussi récurrentes, etc.
En réponse, les militaires au pouvoir au Mali et au Burkina Faso durcissent le ton en éloignant toute perspective de retour à l’ordre constitutionnel. Ils ne supportent plus la moindre contradiction. Leurs partisans de la première heure déchantent. À Bamako, la junte a décidé de suspendre les activités des partis politiques afin, prétend-elle, «de garder la sérénité du dialogue inter-malien et de lutter contre les actions de subversion des partis politiques et de leurs alliés». Par ailleurs, les médias ont été interdits de relayer les activités des partis, une injonction rejetée aussitôt par nos confrères maliens.
Ces décisions relèvent d’une manœuvre de diversion de la junte, quelques jours après que plusieurs partis et associations de la société civile ont appelé à la tenue des élections, la transition étant censée être arrivée à terme le 26 mars dernier. Voilà une différence fondamentale avec le «révolutionnaire» Diomaye Faye.