Nigeria : colère et répression après un massacre dans l’État de Benue

Temps de lecture :
Travel Ban : le Nigeria charme Donald Trump avec ses métaux raresBola Tinubu, président du Nigeria © DR
A A A A A

L’État de Benue, situé au centre du Nigeria, a été le théâtre d’une nouvelle tragédie. Dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 juin, une attaque sanglante à Yelewata a fait plusieurs dizaines de morts. Le gouverneur de l’État, Hyacinth Alia, a avancé un bilan officiel de 59 victimes, mais certains habitants évoquent au moins 100 morts. Cette flambée de violence s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes entre éleveurs peuls musulmans et agriculteurs sédentaires chrétiens, alimentées par la lutte pour le contrôle des terres.

En réaction, plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues de Makurdi, capitale de l’État, dimanche 15 juin, pour exiger des mesures concrètes de la part des autorités. Bien que pacifique selon des témoins, la manifestation a été violemment dispersée par la police à l’aide de gaz lacrymogènes. « Nous exerçons notre droit de manifester contre les meurtres incessants de notre peuple, et maintenant la police nous tire dessus », a dénoncé un manifestant.

Lire aussi : Nigeria : plus de 150 morts dans des inondations à Mokwa

Face à l’émoi suscité par cette attaque, les autorités fédérales ont déployé des renforts militaires et policiers dans la région. Le président Bola Tinubu a assuré que les auteurs seraient poursuivis, quel que soit leur camp. Amnesty International a toutefois critiqué l’inefficacité des dispositifs de sécurité, estimant que les mesures mises en œuvre n’ont pas permis d’éviter ce « massacre horrible ».

Ces violences dans la région de la « ceinture centrale » prennent souvent une tournure ethnique ou religieuse, dans un contexte de raréfaction des terres liée au changement climatique. Selon Amnesty International, plus de 6.800 personnes ont été tuées dans l’État de Benue en deux ans. Le pape Léon XIV a également condamné ces violences, appelant à prier pour les communautés chrétiennes rurales victimes de ces attaques répétées.

La situation au Nigeria demeure tendue, marquée par une insécurité chronique et un sentiment croissant d’abandon chez les populations locales.

Recommandé pour vous

Migrants en danger : Amnesty alerte sur les abus en Tunisie

Afrique - Violences, expulsions et racisme : Amnesty International alerte sur la dérive migratoire tunisienne, où les réfugiés et migrants paient le prix d’une politique sécuritaire brutale.

Taxe sur le mobile money : un choix aussi difficile que risqué

Société - Le Sénégal instaure une taxe de 0,5% sur les paiements mobiles qui peut avoir lourd impact sur le secteur informel et le portefeuille des ménages.

Afrique du Sud : forte chute dans le classement mondial de la sécurité

Au classement du Global Safety Index, l'Afrique du Sud descend à la 129e place sur un classement de 166 pays.

Afrique du Sud : 42 morts dans un accident de bus près de la frontière zimbabwéenne

Société - Un bus a quitté la route près de la frontière zimbabwéenne, causant la mort de 42 personnes, dont des ressortissants malawites.

Namibie : le PAM alerte sur un déficit de financement pour ses programmes humanitaires

Société - Le PAM alerte sur un manque de 19% de fonds pour ses programmes humanitaires en Namibie, menaçant l'aide essentielle.

OMS : progrès africains contre le tabac, mais insuffisants

Société - L'OMS révèle des avancées, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour lutter efficacement contre le tabagisme en Afrique.
pub