Namibie : la BAD débloque 1,78 milliard de dollars pour transformer l’économie du pays
La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé une stratégie d’envergure pour la Namibie, prévoyant un financement de 1,78 milliard de dollars destiné à accélérer la transformation économique du pays et à stimuler une croissance inclusive sur la période 2025-2030. Validé jeudi à Pretoria, ce Document de stratégie pays (DSP) vise à répondre aux défis socio-économiques persistants, alors que la Namibie demeure l’un des pays les plus inégalitaires du monde.
Infrastructures stratégiques et intégration régionale
L’un des axes centraux de cette stratégie concerne le développement d’infrastructures clés dans les secteurs du transport, de l’énergie et de l’eau. L’objectif est double : réduire les coûts logistiques et renforcer l’attractivité du pays en tant que hub commercial régional.
Ces investissements doivent ainsi améliorer la productivité, stimuler la facilitation des échanges dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et soutenir l’interconnexion avec les marchés voisins, notamment l’Angola et la Zambie.
Le plan prévoit également de porter l’accès à l’électricité de 59,5% à une couverture universelle, grâce à des projets centrés sur les énergies renouvelables. En matière d’eau et d’assainissement, l’effort vise principalement les zones rurales, où les besoins sont les plus urgents.
La stratégie s’inscrit en outre dans les engagements climatiques du pays et renforce son positionnement de leader continental dans l’hydrogène vert.
Moono Mupotola, directrice générale adjointe pour l’Afrique australe et cheffe du bureau pays de la BAD en Namibie, a salué « un tournant décisif pour le développement du pays ». Selon elle, ces investissements « jettent les bases d’une croissance inclusive qui profitera à tous les Namibiens, en particulier aux jeunes ».
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Capital humain, emploi et diversification économique
Le deuxième pilier du DSP porte sur le renforcement du capital humain, avec un accent sur la formation technique et professionnelle. L’objectif est de créer des passerelles efficaces entre l’éducation et l’emploi, dans un pays où le chômage des jeunes dépasse 40%. La BAD souhaite également soutenir le développement des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) et encourager l’autonomisation économique des femmes, considérée comme un moteur essentiel de croissance.
Ces initiatives doivent permettre à la Namibie de diversifier progressivement son économie, encore largement dépendante de l’exploitation minière et de l’agriculture. La stratégie ambitionne d’intégrer les MPME dans les chaînes de valeur régionales, de renforcer les capacités de production et de générer des milliers d’emplois directs et indirects.
Mupotola souligne que les pressions extérieures, notamment les nouveaux droits de douane américains et la baisse de l’aide publique au développement, nécessitent « un renforcement de la résilience économique par la diversification des marchés d’exportation et l’intégration régionale ».
Ces nouveaux engagements s’appuient sur une décennie d’intervention de la BAD en Namibie, avec 658,1 millions de dollars déjà investis dans des projets structurants tels que l’extension du port de Walvis Bay, la modernisation du réseau ferroviaire ou encore le financement d’infrastructures éducatives dans les 14 régions du pays.
Alignée sur la Vision 2030 de la Namibie, les quatre points cardinaux du Groupe de la Banque et l’Agenda 2063 de l’Union africaine, la stratégie entre en vigueur immédiatement, avec des premières opérations attendues dès début 2026.