L’Afrique du Sud mise sur le gaz américain pour se protéger des droits de douane

En pleine tension commerciale avec Washington, l’Afrique du Sud tente une manœuvre stratégique. Alors que l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), qui permettait des exportations africaines exonérées de droits de douane, est remis en cause par l’administration Trump, Pretoria a proposé un accord commercial inédit : acheter du gaz américain en échange d’exemptions tarifaires sur ses exportations d’aluminium, d’acier et surtout de véhicules.
Cette offre a été formulée lors de la visite d’État du président Cyril Ramaphosa à Washington, au cours de sa rencontre avec Donald Trump. Le président sud-africain est venu défendre un secteur vital pour son pays qui est l’industrie automobile.
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Ce pilier de l’économie sud-africaine représente environ 5% du PIB et emploie des dizaines de milliers de personnes. Mais avec la suppression des avantages de l’AGOA, les droits de douane sur les véhicules sud-africains sont brutalement passés de 0% à 25%, ce qui menace la compétitivité des usines locales de géants comme Ford, BMW ou Mercedes-Benz.
Pour éviter des pertes d’emplois massives et un désengagement industriel, Pretoria propose donc un compromis. L’Afrique du Sud s’engagerait à importer chaque année pour environ 1 milliard de dollars de gaz naturel liquéfié (GNL) américain, sur une période de dix ans. Ce choix énergétique n’est pas anodin : les difficultés d’approvisionnement en provenance du Mozambique poussent Pretoria à diversifier ses sources d’énergie.
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En échange, le gouvernement sud-africain demande à pouvoir exporter jusqu’à 40.000 véhicules par an sans subir les nouvelles taxes américaines. L’objectif de la nation arc-en-ciel est de maintenir l’attractivité du pays pour les constructeurs automobiles internationaux.
Pour l’instant, Washington n’a pas encore répondu officiellement à cette proposition, mais Pretoria espère que ce troc stratégique — gaz contre exemptions douanières — saura convaincre une administration Trump de plus en plus protectionniste.