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L’Afrique cherche des solutions pour lutter contre la cybercriminalité

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Les experts en cybercriminalité exhortent l’Afrique à améliorer ses performances pour contrer les attaques digitales qui affectent le développement rapide de l’économie numérique du continent. Les pays situés au Sud du Sahara comptent parmi les marchés les plus dynamiques du monde dans ce secteur, ce qui les rend à la fois attrayants et vulnérables à la cybercriminalité, estiment les spécialistes.

«La question de la cybersécurité doit être élevée au rang des devoirs fondamentaux de l’État», a déclaré l’économiste tchadien Succes Masra lors de la 2ᵉ édition du Cyber Africa Forum à Abidjan, qui s’est achevée le mardi 10 mai. «La prise de conscience de ce problème est incomplète, et nous devons accélérer les choses, pour trouver des solutions concrètes», a-t-il ajouté.

Un demi-milliard de personnes en Afrique sont connectées à Internet, selon Interpol. Un chiffre qui place le continent devant d’autres régions comme l’Amérique du Sud ou le Moyen-Orient. De plus, la marge de progression est importante, puisque plus de 60% de la population africaine est encore non connectée.

 

4 milliards de dollars de pertes par an

Les attaques majeures sont très rares en Afrique, la plus spectaculaire étant un bref effondrement du web dans l’État ouest-africain du Liberia en 2016. Cependant, soulignent les experts, la fraude et les escroqueries mobiles sont en plein essor, entraînant une perte économique estimée à quatre milliards de dollars par an. «Moins de 5% des attaques que nous avons en Côte d’Ivoire sont des attaques contre des systèmes informatiques», a avancé le colonel Guelpetchin Ouattara, en charge de l’unité anti-cybercriminalité du pays. Et de noter que «95% proviennent de détournements en ligne ou de transferts d’argent via un mobile, de chantage vidéo, etc.».

En effet, de nombreux Africains utilisent leur téléphone portable pour effectuer des transferts d’argent instantanés, souvent par le biais de boutiques, afin d’éviter les frais et les délais requis par les banques. Selon Ouattara, les tendances observées en Afrique sont une leçon pour le continent, qui ne doit pas suivre les autres régions du monde dans leur façon de lutter contre la cybercriminalité. «Nous devons adapter notre réponse au problème local. On ne peut pas comparer l’Afrique avec d’autres parties du monde qui ont leurs propres spécificités, leur propre environnement numérique, leurs propres risques», a-t-il indiqué.

 

Consolidation de la cybersécurité

Plusieurs pays d’Afrique ont déjà mis en œuvre un plan stratégique en faveur de la cybersécurité, en créant des unités avec des enquêteurs spécialisés et en lançant des campagnes de sensibilisation. En Côte d’Ivoire, par exemple, la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) compte 200.000 adeptes sur sa page Facebook. Elle fournit au public des conseils et l’informe des menaces émergentes et des arrestations liées à ces crimes.

Par ailleurs, le marché de la protection logicielle est également en plein essor. Selon le cabinet de conseil PWC, les ventes de ces solutions sont passées de 1,33 milliard de dollars en 2017 à 2,32 milliards de dollars en 2020. «Il y a une prise de conscience et une vraie demande», a déclaré Franck Kie, qui a organisé le forum Cyber Africa. Notons que les séminaires de cet événement de deux jours ont porté sur les risques des cyberattaques sur les industries financières et le commerce électronique en Afrique. Les travaux de cet événement se sont aussi penchés sur le renforcement de la protection des données et de la coopération panafricaine dans la lutte contre la cybercriminalité.

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