Kenya : les récentes manifestations ont fait 65 morts

Les récentes manifestations au Kenya ont fait plus de morts que le bilan officiel annoncé. Selon l’Autorité indépendante de surveillance de la police (IPOA), 65 personnes ont été tuées durant les mobilisations qui ont eu lieu entre juin et juillet 2025, alors que les autorités policières avaient officiellement déclaré seulement cinq décès. Face à cette situation, l’IPOA dénonce une « culture inquiétante de non-conformité » et un manquement grave aux obligations légales de transparence.
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Ces manifestations, s’inscrivant dans un mouvement de contestation déclenché il y a plus d’un an, ont été marquées par des violences d’une rare intensité. L’AFP avait initialement estimé, sur la base de sources associatives, que 58 personnes avaient perdu la vie. Cependant, l’IPOA dresse un constat plus alarmant : 41 morts pour la seule journée du 7 juillet, 156 civils blessés, 72 policiers touchés, et 760 arrestations à travers le pays.
L’IPOA condamne l’usage excessif de la force
L’IPOA dénonce un recours disproportionné à la force par les forces de l’ordre, un manque de professionnalisme, ainsi qu’un mépris inquiétant pour la sécurité publique et les droits fondamentaux. Le cas de Boniface Kariuki, vendeur ambulant abattu à bout portant par un policier alors qu’il ne participait pas à la manifestation du 17 juin, illustre tragiquement ces dérives.
Le 25 juin, jour de commémoration des victimes de 2024, a également été particulièrement meurtrier, avec 23 morts, 195 civils blessés et 99 policiers touchés. L’IPOA déplore aussi que les forces de sécurité aient été débordées face à des actes de pillage et de destruction, parfois commis par des éléments infiltrés parmi les manifestants.
Face à cette situation alarmante, l’autorité appelle à la tenue d’enquêtes indépendantes et au strict respect des normes légales afin de restaurer la confiance entre les citoyens et les institutions.