Guinée : la date de la présidentielle est connue

Après la proclamation définitive des résultats du referendum référendum constitutionnel du 21 septembre, approuvés à 89,38%, le gouvernement de la transition guinéenne a fixé la date de l’élection présidentielle. C’est à travers un décret lu à la télévision guinéenne que les militaires au pouvoir depuis quatre ans ont annoncé la tenue de ce scrutin pour le 28 décembre 2025.
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Présenté comme une étape vers la fin de la transition, le référendum a ouvert la voie à de nouvelles élections présidentielles et législatives, même si la date de ces dernières n’est pas encore connue. La nouvelle Constitution promulguée par le général Mamadi Doumbouya remplace la Charte de la transition. Elle supprime notamment l’interdiction faite aux militaires de se présenter à des élections, ouvrant ainsi la possibilité d’une candidature du chef de l’État de transition lui-même. Tout laisse penser que Mamadi Doumbouya, qui avait affirmé en 2021 qu’il ne briguerait pas la présidence, pourrait se lancer dans la course.
Entre promesse de retour à l’ordre constitutionnel et dérive autoritaire
Arrivée au pouvoir après avoir renversé Alpha Condé, Mamadi Doumbouya la Guinée d’une main de fer. Libertés restreintes, suspension de partis politiques et de médias, interdiction des manifestations depuis 2022 : le climat politique est marqué par la répression. De nombreux opposants ont été arrêtés, contraints à l’exil ou réduits au silence, tandis que des disparitions forcées ont été signalées.
Cette situation inquiète la communauté internationale. Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a exhorté Conakry à lever les interdictions frappant les partis d’opposition et les médias, les qualifiant d’« inacceptables » à l’approche du scrutin.
Le scrutin présidentiel de décembre est attendu par une population lassée de la transition et des promesses non tenues. Il représente un moment décisif : soit la Guinée s’engage réellement vers un retour à l’ordre constitutionnel, soit elle risque de replonger dans un cycle d’autoritarisme et de méfiance envers ses institutions.