Guinée-Bissau : Umaro Embalo reste au pouvoir malgré la fin officielle de son mandat

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Guinée-Bissau : umaro Embalo reste au pouvoir malgré la fin officielle de son mandatLe président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo © DR
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Le mandat du président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo est officiellement arrivé à son terme dans la nuit du jeudi 4 au vendredi 5 septembre. Pourtant, le chef de l’État a affirmé qu’il ne quitterait pas ses fonctions avant l’élection présidentielle du 23 novembre prochain. Selon lui, la fin légale de son mandat n’implique pas une vacance immédiate du pouvoir, et la transition ne pourra intervenir qu’après le scrutin.

Cette position est jugée anticonstitutionnelle par ses adversaires. L’opposition estime que le président est désormais « hors mandat » et donc illégitime. Baciro Djá, leader de la coalition API Cabas Garandi, réclame une « transition démocratique » afin d’éviter toute crise institutionnelle. « La Constitution fixe un mandat de cinq ans, ce délai est écoulé », martèle-t-il, exhortant à une alternance pacifique, rapporte RFI.

Une opposition fragilisée et des tensions persistantes

Si l’opposition peine à s’organiser, elle dénonce néanmoins un blocage des institutions. Le Parlement est dissout depuis 2023 et aucune élection n’a été programmée pour en désigner de nouveaux membres. Plusieurs figures politiques, dont Domingos Simoes Pereira, vivent toujours en exil, alors que les manifestations demeurent interdites depuis un an.

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La situation politique est également marquée par une forte restriction des libertés. Début septembre, les agences de presse publiques portugaises Lusa et RTP ont été sommées de cesser leurs activités et de quitter le territoire, une décision qui accentue l’isolement médiatique du pays.

Dans ce climat tendu, les Bissau-Guinéens redoutent un nouvel épisode d’instabilité. La Guinée-Bissau a déjà connu une dizaine de coups d’État ou de tentatives en vingt ans, et le prolongement du pouvoir de Umaro Embalo risque de nourrir davantage la défiance envers les institutions. Pour beaucoup, le scrutin présidentiel de novembre apparaît comme une échéance décisive pour éviter une nouvelle crise.

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