Guinée-Bissau : le président menace d’expulser une mission de la CEDEAO

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Guinée-Bissau : le président menace d’expulser une mission de la CEDEAOLe président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo. DR

Les émissaires de la CEDEAO ont été menacés d’expulsion du territoire bissau-guinéen lors de leur mission pour trouver des solutions durables afin de ramener la paix dans ce pays, en misant sur un consensus politique avant les élections prévues le 30 novembre, a indiqué l’institution dans un communiqué. Cette délégation, conduite par l’ambassadeur Babatunde O. Ajisomo, conseiller du chef de mission, et Serigne Mamadou Ka, expert de la commission des élections, avait pourtant été reçue en audience par le président Umaro Embalo Sissoco avant de partir en voyage en Russie.

Selon la source, la délégation a tenu des consultations avec un large éventail de parties prenantes nationales afin de parvenir à un «consensus» pour la tenue d’élections en 2025, en Guinée-Bissau.

Lire aussi : Guinée-Bissau : le président dissout le Parlement et appelle à des élections anticipées

Il faut préciser que la semaine passée, le président bissau-guinéen avait proclamé la tenue des élections présidentielles et législatives au 30 novembre. Mais il n’avait pas donné de date de la signature du décret fixant ces joutes électorales.

La date de la fin du mandat du président sortant a créé une polémique dans ce pays de l’Afrique de l’ouest. L’opposition estime que la date échue doit être fixée au 27 février puisqu’il avait prêté serment pour un mandat de cinq ans le 27 février 2020. Cependant, la Cour suprême a indiqué que son mandat prendrait fin le 4 septembre.

Un sentiment de déjà vu

Dans son communiqué, la mission affirme avoir quitté le pays le samedi 1 mars «au petit matin suite à des menaces d’expulsion proférées par le président Umaro Sissoco Embalo» , suite à leur entretien avec des leaders de l’opposition. D’après la CEDEAO, la mission de route a préparé un projet d’accord pour la tenue des élections et a commencé à le présenter aux parties prenantes pour obtenir leur consentement

Pour l’opposition, cette attitude hostile du président Umaro Embalo envers la CEDEAO n’est pas une première. Selon l’ancien premier ministre Aristides Gomes, en 2019, ce dernier s’était proclamé président avec le soutien des forces de sécurité. Il avait expulsé les membres de la CEDEAO qui se trouvaient en Guinée-Bissau et avait déclaré persona non grata leurs représentants de la CEDEAO dans le pays, rappelle-t-il.

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