Génocide de 1994 du Rwanda : Félicien Kabuga jugé à La Haye

Temps de lecture :
Génocide de 1994 du Rwanda : Félicien Kabuga jugé à La HayeLe Rwandais Félicien Kabuga lors de sa première comparution devant le Mécanisme pour les tribunaux internationaux, le 11 novembre 2020 à La Haye. © UN IRMCT / Leslie Hondebrink Hermer
A A A A A

L’un des cerveaux et principaux financiers présumés du génocide rwandais de 1994 a été auditionné par un tribunal des Nations unies à La Haye. Les procureurs affirment que Félicien Kabuga a aidé et encouragé des escadrons de tueurs à gages à massacrer des membres de l’ethnie tutsie et qu’il a utilisé une station de radio pour inciter à la haine à leur égard.

Quelque 800.000 Tutsis et Hutus modérés ont été tués au cours de ce drame. Les avocats de Kabuga ont plaidé non coupable en sa faveur, mais il a refusé d’assister à l’ouverture du procès. Le prévenu, âgé de plus de 80 ans, a été l’un des hommes les plus riches du Rwanda et a figuré pendant des décennies parmi les fugitifs les plus recherchés au monde. Il a été arrêté à Paris, la capitale française, il y a deux ans, après avoir échappé pendant environ 26 ans à la justice.

Les enquêteurs français ont espionné les enfants de Kabuga pour le retrouver dans un appartement du troisième étage à Asnières-sur-Seine, en banlieue parisienne, où il vivait sous une fausse identité grâce à un passeport d’un pays africain non identifié. Il aurait précédemment vécu dans de nombreux pays d’Afrique de l’Est, notamment au Kenya, où lui et sa famille avaient des intérêts commerciaux.

Selon les procureurs, l’arme la plus puissante qu’aurait utilisée Félicien Kabuga pour l’exécution du génocide était une station de radio qui a incité les Hutus à prendre les armes contre les Tutsis. La station de radio est accusée d’avoir diffusé des messages haineux, décrivant les Tutsis comme des « cafards ». Le Rwandais est également accusé d’avoir distribué des machettes à des groupes de miliciens et d’avoir financé leur attaque.

Lors d’une première comparution devant le tribunal en 2020, les avocats de Kabuga avaient avancé qu’il était trop fragile pour être jugé. Cependant, les juges ont décidé que le procès devait avoir lieu, mais avec des sessions plus courtes.

À l’ouverture du procès cette semaine, le président du tribunal a assuré que le prévenu se porte bien, mais qu’il a décidé de ne pas se présenter au tribunal ni de suivre les débats par visioconférence depuis son centre de détention. Kabuga a publié une déclaration, indiquant que le tribunal avait refusé de le laisser choisir son propre avocat et qu’il n’avait « aucune confiance » dans son actuel représentant légal.

Recommandé pour vous

Soudan : l’ONU lance une enquête sur les violations à El-Facher

Afrique - Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU ordonne une enquête urgente à El-Facher, au Soudan, pour identifier les responsables des violations présumées.

Affaire Bongo : lourdes peines de prison pour Sylvia et Noureddin

Afrique - La justice gabonaise frappe fort : Sylvia et Noureddin Bongo condamnés à 20 ans de prison pour détournement massif de fonds publics et corruption.

Gabon : début du procès de la famille Bongo un an après le putsch

Afrique - Au Gabon, le procès pour détournement de fonds de Sylvia et Noureddin Bongo s’ouvre à Libreville, un an après le putsch militaire ayant renversé Ali Bongo.

Présidentielle ivoirienne : le Conseil constitutionnel confirme la victoire d’Alassane Ouattara

Le Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire a entériné, ce mardi à Abidjan, la réélection d’Alassane Ouattara à la tête de l’État ivoirien.

Tanzanie : une élection historique entachée de répression et de contestations

Le 3 novembre 2025, Samia Suluhu Hassan devient présidente de Tanzanie, un scrutin critiqué pour violences et morts, que le gouvernement nie.

Le Djibouti supprime la limite d’âge présidentielle

Le parlement de Djibouti supprime la limite d’âge présidentielle, permettant à Guelleh, au pouvoir depuis 26 ans, de briguer un nouveau mandat.
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire