Temps de lecture : 2 minutes

Accueil / Articles Afrique / Afrique / Société / En Tunisie, la chasse aux migrants sub-sahariens d’un Président dans l’impasse

En Tunisie, la chasse aux migrants sub-sahariens d’un Président dans l’impasse

Temps de lecture : 2 minutes


Temps de lecture : 2 minutes

Lorsqu’il a suspendu les institutions et s’est arrogé les pleins pouvoirs, le 25 juillet 2021, le président tunisien Kaïs Saïed a cité une répartie du général de Gaulle pour répondre à ses détracteurs : «ce n’est pas à mon âge que je vais commencer une carrière de dictateur». Après les événements des derniers jours en Tunisie, on en est un peu moins sûr.

Le chef de l’État tunisien a renoué avec une tradition autoritaire, mais surtout, il a plongé le pays dans un cauchemar raciste, en désignant à la vindicte populaire les immigrés sub-sahariens. Des scènes de chasse à l’homme ont été décrites dans la grande ville de Sfax, d’autres migrants se cachent de peur.

Depuis des mois, les réseaux sociaux résonnent d’attaques contre les migrants, montant en épingle chaque fait divers. La nouveauté, c’est que ces échos marginaux du web sont désormais cautionnés au plus haut niveau de l’État.

Le contexte est évidemment porteur : Kaïs Saïed est dans l’impasse politique : la participation aux dernières législatives a été de moins de 10%. L’étranger est, partout dans le monde, une cible facile pour détourner l’attention.

Et la dérive des derniers jours du président tunisien inquiète. Il a procédé à des arrestations d’opposants pacifiques, de journalistes, et même de syndicalistes, au risque de se mettre à dos la puissante centrale syndicale UGTT jusqu’ici restée très modérée.

La société civile tunisienne, qui a montré sa vivacité au cours des douze années depuis la révolution, est aujourd’hui face à un nouveau défi, incarné par la chasse aux migrants et le tour de vis contre les opposants.

Cet automne, l’auteur franco-tunisien Hatem Nafti publiait un essai intitulé : « Tunisie, vers un populisme autoritaire » suivi d’un point d’interrogation (édition Riveneuve, 2022 – j’en ai écrit la préface). Sans doute est-il temps d’enlever le point d’interrogation… Kaïs Saïed, l’ancien professeur de droit constitutionnel, a renoué avec des méthodes que la Tunisie espérait avoir vaincues à tout jamais.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire

Recommandé pour vous


BRVM : le Burkina Faso lève un capital de 130 milliards de FCFA

BRVM : le Burkina Faso lève un capital de 130 milliards de FCFA

Le Burkina Faso vient de récolter une somme de 130 milliards de FCFA par l'…

De Moscou à Tunis

De Moscou à Tunis

Dans sa marche vers la « poutinisation » de son régime, Kaïs Saïed ne recul…

Mahamat Deby Itno, président du Tchad

Mahamat Idriss Déby officiellement élu président de la République du Tchad

Le Conseil constitutionnel tchadien a confirmé la victoire du président de …

Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal

Sénégal : Ousmane Sonko règle ses comptes avec la France

Depuis l’élection du président Bassirou Diomaye Faye, le 24 mars 2024, les …

Le Mali devrait empocher 165 millions de dollars par an avec sa premier mine de lithium

Le Mali devrait empocher 165 millions de dollars par an avec sa première mine de lithium

Le Mali sera le premier producteur de lithium en Afrique de l’Ouest, à part…

Produit intérieur brut (PIB): la Tunisie enregistre une croissance de 0,2% au premier trimestre 2024

PIB : la Tunisie enregistre une croissance de 0,2% au premier trimestre 2024

Selon l’Institut national de la Statistique (INS), le produit intérieur bru…