Différend frontalier : la Guinée équatoriale obtient gain de cause contre le Gabon

Ce lundi, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu une décision majeure en faveur de la Guinée équatoriale dans un différend territorial qui opposait depuis plusieurs décennies ce pays à son voisin gabonais. Au cœur du conflit : la souveraineté sur trois petites îles situées dans la baie de Corisco, une zone réputée riche en ressources pétrolières.
Depuis les années 1970, la Guinée équatoriale et le Gabon se disputaient la propriété de Mbanié, une île d’une trentaine d’hectares, ainsi que deux îlots plus petits, Cocotiers et Conga. Ces territoires sont stratégiquement situés entre d’importants gisements pétroliers, au nord du Nigeria et au sud du Gabon et du Congo, faisant de cette zone un enjeu économique crucial.
L’origine du différend remonte à une convention franco-espagnole signée en juin 1900, qui établissait les frontières entre la Guinée équatoriale et le Gabon. Selon ce traité, les principales îles de Corisco et Elobey relevaient de la Guinée équatoriale, mais les trois îlots contestés n’y étaient pas mentionnés explicitement. La Guinée équatoriale a toujours revendiqué ces îles en raison de leur proximité avec Corisco, distante d’une dizaine de kilomètres.
Le Gabon, de son côté, s’appuyait sur une convention plus récente, dite Convention de Bata, signée en 1974, qui lui attribuerait la souveraineté sur ces territoires. Cependant, la Guinée équatoriale contestait la validité de ce document, pointant l’absence de preuve authentifiée, le Gabon n’ayant pu produire qu’une simple photocopie.