Coup de folie

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confédérantion états sahelLa cérémonie du premier sommet des chefs d'État de l'AES, le 6 juillet 2024 à Niamey. © Mahamadou Hamidou / REUTERS

Les juntes militaires du Niger, du Mali et du Burkina Faso ont confirmé avec fracas, que leurs pays claquaient définitivement la porte de la Cédéao, dont le tort est de les avoir enjoints à rétablir l’ordre constitutionnel, comme cela est prévu dans les traités de l’Organisation. Dans la foulée, quelques ministres ont assuré le service après-vente en affirmant que cette décision de quitter la Cédéao était irrévocable.

Issus de coups d’État, les régimes de Niamey, Bamako et Ouagadougou espèrent se sentir plus à l’aise dans l’Alliance du Sahel, qui est en réalité une « amicale des putschistes ». Qui se ressemble, s’assemble. L’objectif non avoué de ces militaires est de s’affranchir des engagements pris auprès de la Cédéao, ce qui leur permettra de s’éterniser au pouvoir.

Ce qui frappe d’ailleurs dans les trois capitales, c’est l’indifférence des populations. Malgré la propagande de médias publics, il n’y a pas eu de manifestation de soutien de la décision de quitter la Cédéao. Ce silence vaut en soi un référendum. Comme souvent, ce sont les populations qui vont payer le prix de ce coup de folie. Ainsi, la fin de la libre circulation et du droit d’établissement prévus par les traités de la Cédéao va percuter immédiatement l’énorme diaspora de ces pays. Ainsi, les 3 millions de Maliens et autant de Burkinabés, ainsi que 700.000 Nigériens vivant en Côte d’Ivoire vont dorénavant payer 300.000 FCFA (près de 5.000 dirhams) pour leur carte de séjour.

Une fois le départ du Niger, du Mali et du Burkina Faso de la Cédéao acté juridiquement, il aura un impact sur le commerce intrarégional. Au sein de l’Organisation, l’union douanière prévoit la neutralisation des barrières tarifaires et non tarifaires, alors que les pays non-membres doivent payer le tarif extérieur commun qui s’appliquerait désormais au Niger, au Mali et au Burkina Faso. De cela, les juntes au pouvoir dans ces pays n’en ont cure.

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