CEDEAO : le Mali, le Burkina et le Niger persistent dans leur retrait

Temps de lecture :
CEDEAO : le Mali, le Burkina et le Niger persistent dans leur retraitLes gouvernements du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont décidé de retirer leur pays de la CEDEAO © DR
A A A A A

Sous le feu des projecteurs depuis son annonce de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) aux côtés du Niger et du Burkina Faso il y a une dizaine de jours, le Mali maintient sa position, défiant les règles communautaires et le préavis d’un an imposé par l’organisation régionale.

Dans un courrier rendu public ce mercredi, le ministère malien des Affaires étrangères a renforcé sa détermination, réaffirmant le caractère irréversible de sa décision de se retirer de la CEDEAO, en dépit des appels à une solution négociée. La décision du Mali est considérée par l’organisation comme une impasse, suscitant des préoccupations au sein de nombreux partis politiques maliens qui exhortent les autorités de transition à faire marche arrière.

La diplomatie malienne insiste sur un retrait «sans délai», contournant ainsi l’article 91 du Traité révisé de la CEDEAO qui exige un préavis d’un an. Pour étayer ses arguments, Bamako invoque des sanctions économiques, imposées en janvier 2022, dont la fermeture des frontières, qu’il estime ne pas être conformes aux textes communautaires. De plus, le Mali avance que ces sanctions ont violé son droit d’accès à la mer, tel que garanti par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de Montego Bay de 1982.

Qualifiant ces agissements de «manquements», le Mali estime que, conformément aux dispositions de la Convention de Vienne sur le droit des traités de 1969, le Traité de la CEDEAO devient «inopérant», annulant ainsi ses contraintes en termes de délai. Cette position juridique complexe alimente davantage les tensions entre le Mali et la CEDEAO, ouvrant la voie à des développements diplomatiques cruciaux dans les jours à venir.

Au Burkina Faso, un courrier similaire du ministère des Affaires étrangères adressé à la CEDEAO réitère «la décision de retrait sans délai» et son caractère «irréversible». Ouagadougou invoque de «graves manquements» de l’organisation et notamment des «sanctions» prises avec «une intention manifeste de détruire les économies des pays en transition».

Enfin, à Niamey, les autorités nigériennes ont, elles aussi, confirmé leur retrait sans délai de la CEDEAO dans un courrier adressé à l’organisation la semaine dernière, et considèrent l’article 91 comme caduc.

La CEDEAO devait tenir, jeudi à Abuja, une réunion au niveau ministériel pour discuter de la situation politique et sécuritaire dans la région.

Recommandé pour vous

Tanzanie : une élection historique entachée de répression et de contestations

Le 3 novembre 2025, Samia Suluhu Hassan devient présidente de Tanzanie, un scrutin critiqué pour violences et morts, que le gouvernement nie.

Le Djibouti supprime la limite d’âge présidentielle

Le parlement de Djibouti supprime la limite d’âge présidentielle, permettant à Guelleh, au pouvoir depuis 26 ans, de briguer un nouveau mandat.

Afrique : Trump menace le Nigéria, Abuja propose une rencontre bilatérale

Trump menace d’intervenir au Nigeria pour « protéger les chrétiens », accusation rejetée par Abuja.

Grands Lacs : 1,5 milliard d’euros d’aide annoncés par Macron pour la RDC

Politique - Macron annonce 1,5 milliard d’euros d’aide humanitaire pour la RDC et ses voisins, ouvrant couloirs sécurisés et aéroport de Goma face à la tragédie.

France : l’Assemblée nationale adopte une résolution contre l’accord franco-algérien de 1968

Afrique - L’Assemblée nationale française a adopté une proposition de résolution du RN appelant à la dénonciation de l’accord franco-algérien signé en 1968.

Cameroun : l’économie paralysée par les violences post‑électorales

Politique - Au Cameroun, les violences post-électorales après la réélection de Paul Biya paralysent l’économie. Cette situation alimente la crainte d'une pénurie alimentaire.
pub