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Bola Tinubu, le «faiseur de roi» désormais président du Nigeria

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Il n’avait cessé de répéter que son «heure» avait sonné. À 70 ans, celui que l’on surnomme «le parrain», le «faiseur de roi» ou encore «le boss» pour son influence considérable au Nigeria, le candidat du parti au pouvoir, Bola Ahmed Tinubu, a été élu mercredi matin président du Nigeria dès le premier tour.

Lire aussi : Bola Tinubu, élu nouveau président du Nigeria

«Je suis profondément honoré que vous m’ayez élu pour servir notre pays bien-aimé», a-t-il lancé à ses partisans rassemblés en pleine nuit à son siège de campagne d’Abuja, saluant une «victoire de la démocratie».

À l’issue d’un scrutin contesté par l’opposition, ce musulman multimillionnaire de 70 ans a signé une ascension vers le sommet du pouvoir avec une confortable avance sur les autres candidats. Selon les résultats de la Commission électorale (Inec), le politicien vétéran a obtenu 37% des voix, soit près de deux millions de voix de plus que ses deux adversaires primaires.

Son principal rival Atiku Abubakar de l’opposition (PDP) a obtenu 29% des voix et Peter Obi du Parti travailliste 25%, candidat surprise et grand favori de la jeunesse urbaine. Ces derniers ont dénoncé des fraudes «massives» lors du scrutin et réclamé son annulation, ce qui pourrait ouvrir la voie à des recours devant la justice ces prochains jours.

Dans son discours de remerciement, Tinubu a appelé à la réconciliation avec ses adversaires. «Je profite de cette occasion pour appeler mes collègues candidats à nous laisser faire équipe. C’est la seule nation que nous ayons. C’est un pays et nous devons le construire ensemble», a-t-il déclaré dans un discours télévisé à la nation.

Lire aussi : Nigeria, le géant de l’Afrique doit trouver une nouvelle voie

Dans le pays le plus peuplé d’Afrique, si Bola Tinubu était donné favori il y a encore quelques mois, ces dernières semaines avaient rebattu les cartes. Les gigantesques pénuries d’essence et de billets ont en effet alimenté le ressentiment contre le parti au pouvoir.

Les explications de Francis Kpatindé, journaliste et maître de conférences à Sciences Po Paris.

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