Biya, « l’âge du président »

Le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, 92 ans, a surpris tout le monde en annonçant qu’il briguait un huitième mandat (oui, vous avez bien lu !) à la présidence de la République au scrutin qui se tiendra en octobre. Au pouvoir depuis 1982, Biya pense apparemment que sans lui, le Cameroun irait à sa perte. S’il est élu, ce qui ne fait l’ombre d’un doute, il aura 99 ans au terme de son septennat.
Gagné par le syndrome de « l’homme indispensable » dont souffrent tant de dirigeants africains et même Sir Churchill à son époque, Paul Biya refuse de partir à la retraite après avoir passé 43 ans au pouvoir.
Fidèle à lui-même, le président camerounais a installé une gérontocratie autour de lui. De la police à la Cour constitutionnelle, ceux qui dirigent les grandes institutions du pays ont en moyenne 82 ans alors que la moitié des Camerounais a à peine 20 ans. A « l’âge du président », les anciens en Afrique s’occupent de leur champ au village, ou profitent de leurs arrières-petits-enfants. Cette énième candidature du chef de l’Etat camerounais à la présidence est un de ces facteurs qui alimentent les préjugés sur le continent. Si ce folklore concocté à Yaoundé est une déclinaison de cette démocratie soi-disant spécifique à l’Afrique, ben, personne n’en veut.
Il y a des limites à tout.